Les exportations françaises de blé tendre revues à la hausse par FranceAgriMer
TNC le 09/10/2019 à 19:42
FranceAgriMer a réévalué ses estimations pour les exportations de blé français vers les pays tiers : + 700 kt par rapport à septembre, soit un total de 11,7 Mt. La révision à la hausse de la collecte (+ 340 kt, à 36 Mt) ne permet pas d’éviter la baisse du stock final, estimé à présent à 2,9 Mt. Le blé français devra se montrer compétitif et saisir toutes les opportunités à l’export. Marion Duval, adjointe au chef de l’unité grains et sucre de FranceAgriMer, identifie un potentiel de hausse pour les cours.
FranceAgriMer a annoncé ce mercredi une révision à la hausse de ses prévisions pour les exportations françaises de blé tendre vers les pays tiers. Estimées le mois dernier à 11 Mt, elles s’établissent dorénavant à 11,7 Mt. L’organisme précise qu’il s’agit de la « fourchette basse » et que certains exportateurs sont bien plus optimistes. La collecte a également été relevée à 36,04 Mt, soit + 340 kt par rapport à l’estimation de septembre. Mécaniquement, cela engendre une baisse du stock final, qui est désormais attendu à 2,90 Mt contre 3,27 Mt estimé auparavant. Néanmoins, il reste plus élevé de 17,5 % par rapport à la campagne précédente, à 2,47 Mt.
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Une activité internationale soutenue depuis septembre
Une tendance baissière des cours du blé tendre s’était dessinée depuis les très bonnes récoltes de l’Union européenne au mois d’août, mais elle semble avoir été quelque peu enrayée. Un raffermissement a lieu depuis septembre, dû à une demande assez dynamique à l’export, avec notamment l’Algérie et le Maroc qui étaient aux achats, mais aussi des demandes de la Chine.
Un fret français pas assez compétitif
Pour écouler sa deuxième meilleure production de blé, la France va devoir saisir toutes les opportunités pour exporter. La céréale française avait fait preuve d’un regain de compétitivité, démontré notamment par l’appel d’offres égyptien sur lequel la France est parvenue à se positionner la semaine dernière, ainsi que par des chargements enregistrés vers le Maroc. Au 2 octobre, la France a réussi à contractualiser trois bateaux avec le Gasc, alors qu’il n’y en avait aucun à la même période l’année passée. « Ce qui est intéressant sur ces appels d’offre, souligne Marion Duval, c’est que le blé français en prix FOB est très souvent compétitif par rapport au blé de la mer Noire, et c’est le fret, donc le prix CAF finalement, qui fait que la France ne remporte pas toujours autant de volume qu’elle le voudrait. Notamment sur le dernier tender du Gasc dont les résultats ont été annoncés hier, et où la France n’est pas présente du fait d’un fret qui était moins compétitif que celui des pays de la mer Noire. » Petite déception pour les exportateurs également du côté de l’Algérie, qui n’était pas aux achats pour des livraisons sur le mois d’octobre. Aujourd’hui à date, la France présente un retard de 300 kt sur ses exportations embarquées vers l’Algérie, mais il devrait y avoir un rattrapage en cours de campagne, selon les dires des exportateurs.
Les agriculteurs russes en veulent plus
En mer Noire, l’offre à l’export pourrait se rétrécir du fait de la rétention des agriculteurs en Russie, qui sembleraient, pour certains, vouloir attendre que les cours remontent avant d’envoyer leur production vers les ports. Autre élément d’explication : le renchérissement du rouble face au dollar, qui rend leur production moins compétitive sur le marché mondial.
« Aujourd’hui, on a un bilan plutôt sain en blé tendre. La production est là, tout comme la consommation, en hausse. La demande à l’exportation est très présente en ce moment, avec une concurrence accrue. Ce qui représente un potentiel de hausse.
Il faut savoir que les prix des céréales à paille sont aussi influencés par les prix du maïs. Si la hausse de ce dernier tendait à se confirmer dans les semaines qui arrivent, ce serait également un élément qui viendrait soutenir les cours du blé tendre. Le chiffre de production de maïs américain est jugé très optimiste par beaucoup d’opérateurs et une réévaluation des rendements, voire même peut-être des surfaces, pourrait avoir lieu dans le rapport de l’USDA qui paraîtra demain soir. Dans le cas ou ils seraient revus à la baisse, ce serait un élément qui viendrait soutenir les cours du maïs, indique Marion Duval. Par ricochet, cela apporterait également du soutien au complexe céréales à paille. »
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