Les livraisons d’engrais minéraux en baisse de 7 % par rapport aux 5 dernières campagnes

La campagne de production 2023/24 a confirmé la baisse structurelle de l’utilisation de fertilisants minéraux en France, tandis que celle d’engrais organiques s’oriente à la hausse.

10,1 Mt d’engrais minéraux ont été livrés en France sur la campagne de production 2023/24, indique l’Unifa (Union des industries de la fertilisation) dans un communiqué : c’est une hausse de 6,1 % par rapport à la campagne 2022/23, qui avait été marquée par « une chute des apports de fertilisants due à des prix élevés, des perturbations de production et une météo défavorable ».

C’est en revanche un repli de 6,7 % par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes, confirmant « la tendance structurelle à la baisse des livraisons d’engrais » minéraux. En 30 ans, elles ont baissé de 39 %.

Le repli est généralisé à tous les éléments nutritifs, et « c’est un signal d’alarme pour notre souveraineté agricole », pour Jacques Fourmanoir, vice-président de l’Unifa.

Les livraisons en engrais azotés simples, « dépendantes des difficultés climatiques et des problèmes de trésorerie des agriculteurs », ont baissé de 11 % par rapport à la moyenne quinquennale. Les apports en phosphore et en potassium ont chuté de respectivement 17,3 % et 14,2 %.

Seuls les amendements minéraux basiques continuent sur leur tendance à la hausse, à 2,9 Mt : + 11,7 % par rapport à la moyenne quinquennale. Mais leur utilisation est jugée « encore insuffisante pour atteindre les objectifs de pH agro climatique de 6,8, qui optimisent la disponibilité des nutriments et favorisent l’activité microbienne des sols ».

Du côté des fertilisants organiques, les livraisons ont atteint 7,7 Mt sur 2023/24, témoin d’une « hausse régulière depuis cinq ans » et d’ « un paysage de la fertilisation en mutation ».

L’Unifa pointe aussi une « croissance significative » du marché des biostimulants ces dernières années, même si leur utilisation en grandes cultures a marqué le pas en 2024.

Les industriels de la fertilisation alertent enfin sur l’impact « des crises successives et du contexte géopolitique complexe et menaçant » sur le secteur, et insistent sur leur « besoin de visibilité, de stabilité et d’engagement politique solide ».