Mauvaise moisson 2024 : « Pas de trêve olympique pour les céréaliers », prévient l’AGPB
TNC le 30/07/2024 à 17:42
Au lendemain de la visite de Marc Fesneau dans une exploitation céréalière d’Eure-et-Loir lundi 29 juillet, l’AGPB réclame des mesures d’urgence au ministre pour « soulager les trésoreries des céréaliers ».
Dans un communiqué publié mardi 30 juillet, l’AGPB enjoint le ministre de l’agriculture à « déployer des mesures d’urgence à la hauteur des enjeux de souveraineté alimentaire qui reposent sur la filière céréalière ». La veille, Marc Fesneau était venu « constater l’ampleur et les conséquences catastrophiques de l’effondrement des récoltes », dans une ferme céréalière d’Eure-et-Loir. La récolte 2024 de blé tendre s’annonce en France comme la pire depuis 40 ans.
« Si la gestion du risque climatique est partie intégrante du métier d’agriculteur, la gravité de la situation n’en demeure pas moins exceptionnelle, tous les leviers doivent être activés pour soulager les trésoreries des exploitations », prévient Éric Thirouin, le président de l’AGPB.
Soulager rapidement les trésoreries des céréaliers impactés
Le syndicat céréalier appelle ainsi à « mobiliser et améliorer les dispositifs existants », avec, notamment, une « exonération de 50 % de la dotation pour épargne de précaution », la « diminution de la taxe sur le foncier non bâti, la prise en charge des pertes à 100 % pour les agriculteurs ayant contracté une assurance multirisque climatique, l’activation des indemnités de solidarité nationale, et le report d’annuité bancaires et rééchelonnement des plans de remboursements en concertation avec l’État et les banques ».
L’AGPB demande aussi une « aide exceptionnelle à l’ensemble des producteurs de grandes cultures ayant connu une baisse significative de rendements » et un « allègement significatif des charges sociales, avec une prise en charge totale ou partielle via le fonds national ».
Et Éric Thirouin de rappeler au ministre le slogan tant martelé pendant les manifestations du début 2024 « Pas d’interdiction sans alternative réellement viable » en matière de protection des cultures.
« Nous sommes aujourd’hui face à un véritable problème de méthode. Les impasses agronomiques se multiplient et fragilisent la production de céréales. Nous plaidons depuis des mois pour un texte de loi dédié à la protection des cultures qui prenne en compte ce principe »
Lors de la visite de Marc Fesneau dans l’Eure-et-Loir, les représentants de l’AGPB et de la FNSEA ont demandé des réponses du ministre sous 10 jours.