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Fertilisation

Moins de cadmium dans les engrais, recommande l’Anses


AFP le 27/09/2019 à 09:55

L'agence sanitaire Anses a recommandé jeudi de diminuer les niveaux de cadmium, un métal toxique et cancérigène, présents dans les engrais, une façon d'« agir à la source » pour éviter « l'exposition des consommateurs par la voie alimentaire ».

« Il apparaît indispensable de maîtriser l’apport en cadmium par les activités agricoles, et en particulier lors de l’épandage de matières fertilisantes dont les engrais minéraux phosphatés », conclut l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), après la publication de plusieurs rapports d’expertise sur le sujet. Cela permettrait « de limiter l’accumulation dans les sols, le transfert vers les végétaux et in fine l’exposition des consommateurs au cadmium par la voie alimentaire », ajoute-t-elle.

Le cadmium, très répandu dans l’environnement que ce soit à l’état naturel ou en raison de l’activité humaine, est « reconnu cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction ». Par ailleurs, il entraîne « des atteintes rénales et une fragilité osseuse lors d’une exposition prolongée, notamment par voie orale via l’alimentation et l’eau de boisson », souligne l’Anses. L’agence sanitaire pointe en particulier un « risque d’ostéoporose ou de fractures osseuses ». Elle recommande ainsi « que l’apport en cadmium par les matières fertilisantes, qu’il s’agisse d’engrais industriels ou de déchets utilisés pour fertiliser les cultures comme le fumier, n’excède pas un flux de 2 grammes de cadmium par hectare et par an ».

Une étude de l’alimentation de la population française réalisée en 2011 avait estimé que 0,6 % des adultes, 15 % des enfants de trois à sept ans et 36 % des moins de trois ans dépassaient la valeur toxicologique de référence (VTR) de cadmium par ingestion fixée par l’agence européenne EFSA en 2009. Cette dernière est située à 0,36 microgramme de cadmium par kilogramme de poids corporel et par jour. L’Anses annonce également jeudi que ses équipes ont calculé leur propre VTR, qui, bien qu’ayant utilisé une méthodologie différente, s’établit à un niveau très proche de 0,35 µg/kg/jour.

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