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Moisson 2023 : Plus c’est long, moins c’est bon…


TNC le 03/08/2023 à 17:32
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Grains germés ou pourris : sur les réseaux sociaux, certains agriculteurs ne peuvent que constater les dégâts causés par les pluies des derniers jours sur les parcelles qu'ils n'ont pas pu moissonner à temps.

Pour la plupart des agriculteurs, la moisson terminée est déjà loin. Mais pour d’autres, surtout dans le Nord de la France, la récolte stoppée depuis plus d’une semaine – et encore pour plusieurs jours – vire au cauchemar.

La moisson 2023 a livré son premier bilan il y a plusieurs jours, du moins pour tous ceux qui ont pu récolter toutes leurs parcelles dans de bonnes conditions. Un premier bilan dressé avant les conditions humides et quasi-automnales qui se sont installées et qui risquent de s’éterniser jusqu’au 10 août, si ce n’est plus longtemps encore. Et ce, dans les régions où justement, la moisson n’est pas finie.

Ils sont encore nombreux les agriculteurs dont les cultures encore sur pied se dégradent jour après jour.

Parmi eux, Philippe Fasquel, installé à Saint-Omer-Capelle, entre Calais et Dunkerque, prend son mal en patience. « J’ai fait un peu de blé samedi 22 juillet, puis toute la journée du mercredi 26 juillet. Et depuis, plus rien. Il pleut tous les jours. » Sur sa trentaine d’hectares de blé à faucher, à peine 20 % ont été récoltés, comme chez la plupart de ses voisins de son secteur. Après un rapide tour – entre deux averses – de ses parcelles de blé, l’agriculteur commence à s’inquiéter. « Je constate un peu d’égrainage à cause du vent que nous avons depuis plusieurs jours. Et, surtout, j’ai peur que la germination soit en train de démarrer. »

Attendre pour récolter des grains très dégradés, ou faucher des grains humides à faire sécher ?

Philippe Fasquel hésite même entre deux solutions : attendre le retour de bonnes conditions météo – mais pas prévues avant le 10 août – pour poursuivre la moisson, au risque de voir les PS et la qualité des grains se dégrader un peu plus chaque jour, ou tenter de récolter au plus vite, même à 20 % d’humidité, et faire passer ses grains au séchoir. « Ça dépendra aussi de la réponse de mon négoce, que j’ai interrogé pour voir la faisabilité et surtout le coût. »

Certains se sont résignés à faucher des parcelles très humides dans des conditions difficiles. Car avec encore plusieurs jours annoncés dignes d’un mois de novembre, la qualité des grains va encore se dégrader.