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Nouvelle condamnation pour « traite d’êtres humains » dans le vignoble bordelais


AFP le 17/12/2024 à 11:35

Trois employeurs du vignoble bordelais ont été condamnés mardi à des peines allant d'un à trois ans de prison dans une affaire de « traite d'êtres humains », a annoncé le parquet de Libourne (Gironde).

Les victimes, des travailleurs immigrés marocains – des hommes et une femme âgés d’une vingtaine à une quarantaine d’années – avaient versé entre 8 000 et 10 000 euros aux prévenus, entre janvier 2021 et janvier 2024, pour venir travailler dans le vignoble.

Ils s’étaient vu promettre en contrepartie un contrat de travail payé au Smic, un logement et un titre de séjour, mais ces engagements n’ont jamais été tenus, selon les enquêteurs. Les contrats de travail n’étaient pas délivrés, les semaines pouvaient atteindre 62 heures sans compensation, et aucun titre de séjour régulier n’était fourni.

Les travailleurs vivaient dans des conditions qualifiées de « contraires à la dignité humaine » par l’Inspection du travail, parfois entassés à douze personnes dans deux petits appartements, où les matelas manquaient.

Le principal prévenu, présenté comme le patron officieux d’une société de prestation de travaux viticoles servant d’intermédiaire habituel entre saisonniers et châteaux, a été condamné à trois ans d’emprisonnement, conformément aux réquisitions du parquet, pour « traite d’être humains », « soumission à des conditions de travail indignes » et « travail dissimulé ».

Sa compagne, poursuivie pour les mêmes faits, a été condamnée à deux ans d’emprisonnement, dont un avec sursis probatoire pendant deux ans. La partie ferme sera aménagée en détention à domicile sous surveillance électronique (DDSE). Ces peines sont assorties d’une interdiction définitive de gérer une entreprise.

Enfin, un Marocain de 46 ans, présenté comme le recruteur du couple, a été condamné à un an de DDSE. La société de prestation de travaux viticoles mise en cause a été condamnée à une amende de 75 000 euros, assortie d’une interdiction définitive d’exercer, et ses biens saisis ont été confisqués.

Les affaires d’exploitation de travailleurs viticoles immigrés, dont les mécanismes s’apparentent à ceux des réseaux de passeurs de migrants, se sont récemment multipliées dans le vignoble bordelais, le parquet de Libourne notamment en faisant « l’une de ses priorités ».