Plus de la moitié des communes de Haute-Corse en alerte sécheresse
AFP le 08/06/2024 à 07:35
A partir de lundi, 137 des 236 communes de Haute-Corse, dans le cap Corse et en plaine orientale, seront placées en alerte sécheresse avec des mesures de restriction de l'usage de l'eau, a annoncé vendredi la préfecture de Haute-Corse.
Du fait de « la faiblesse des précipitations depuis septembre 2023 », « le cap Corse et la plaine orientale connaissent un déficit de précipitations de l’ordre de 60 % de septembre 2023 à mai 2024 », note la préfecture qui précise qu’il s’agit de « valeurs record pour la plaine orientale et de valeurs inédites depuis 1989 dans le Cap Corse et la région bastiaise ».
« La moyenne de température observée durant la période de recharge (septembre 2023 à mars 2024) est de 12,8°, soit + 1,9 degré par rapport à la moyenne, soit la saison de recharge la plus chaude jamais observée », souligne également la préfecture qui ajoute que « 50 % des ouvrages de stockage suivis en Haute-Corse présentent un niveau bas à très bas, et même 75 % sur le Cap Corse ».
Le préfet appelle donc à « préserver la ressource en eau afin de pouvoir disposer de cette ressource jusqu’à l’automne et la prochaine saison de recharge ».
Pour ce faire, la préfecture invite les maires et gestionnaires des services de desserte en eau et des services d’irrigation, à prescrire des mesures d’économies d’eau en fonction des situations locales, parmi lesquelles l’interdiction de 9h à 19h de l’arrosage des jardins et potagers, l’interdiction de l’arrosage des terrains de sport dont les golfs et espaces verts publics sur ces mêmes horaires ainsi que l’interdiction du remplissage des piscines privées.
Des tours d’eau mis en place
« Les agriculteurs, après concertation, ont accepté de mettre en place des tours d’eau depuis lundi 3 juin », précise la préfecture, ce qui signifie que chaque filière a 24 heures d’arrêt d’irrigation par semaine : « les mardis pour le fourrage, les céréales, les oléagineux et les pâturages. Les mercredis pour la viticulture et les dimanches pour les agrumes, les kiwis et l’arboriculture ».
Après deux années d’importantes restrictions d’eau estivales, la France pourrait peut-être échapper à la sécheresse cet été : au sortir du printemps, les nappes phréatiques métropolitaines ont majoritairement fait le plein.
Mais au 1er mai, 22 % des nappes phréatiques métropolitaines étaient sous les normales, dont 4% à des niveaux très bas, dans le Roussillon et dans certaines parties de la Corse, avait annoncé fin mai le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).