Premières tendances sur la qualité des récoltes de cet été
TNC le 10/08/2023 à 14:12
Après les estimations quantitatives d’Agreste, c’est au tour de FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia de livrer les premières tendances, cette fois concernant la qualité des récoltes 2023 observée dans les territoires. Les trois organismes précisent toutefois que ces données seront affinées au cours des prochaines semaines, au fil des analyses en laboratoire.
Alors qu’une partie de la moisson du blé tendre est contrariée par les pluies estivales, FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia livrent les premières tendances qualitatives observées dans les territoires pour cette moisson 2023.
Des poids spécifiques variables en blé tendre
« Pour l’essentiel de la production de blé tendre moissonnée avant les épisodes pluvieux, les poids spécifiques (PS) sont variables mais restent aux niveaux attendus par les marchés dans la majorité des cas. Les opérations de tri et de nettoyage par les collecteurs permettront d’améliorer ce critère », indiquent FranceAgriMer et Arvalis.
« Malgré les épisodes orageux survenus au moment de la récolte, les indices de chute de Hagberg répondent aux besoins de la meunerie. Les teneurs en protéines, autour de 11,5 % en moyenne, sont également satisfaisantes. Les parcelles du nord-ouest dont la récolte a été différée en raison de pluies importantes et répétées, verront leur poids spécifique dégradé. Dans ces situations, une attention particulière devra être portée à l’indice de chute de Hagberg. »
En termes de quantité, « la production de blé tendre s’établirait à 35,6 Mt pour cette campagne, en hausse sur un an et par rapport à la moyenne des cinq dernières années selon les dernières estimations du service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l’agriculture », rappellent aussi FranceAgriMer et Arvalis.
Du côté du blé dur, « malgré un rendement en légère progression par rapport à l’an dernier, la récolte serait inférieure à 1,3 Mt selon le SSP, en retrait de 17 % par rapport à la moyenne quinquennale. En cause : le repli des surfaces cultivées ». Sur le plan de la qualité, les observations varient selon les zones de production :
- « Dans les bassins Ouest-Océan et Centre, la qualité est au rendez-vous avec des teneurs en protéines élevées et des poids spécifiques satisfaisants » ;
- « Dans le Sud-Ouest, les orages en fin de cycle ont dégradé les poids spécifiques et provoqué du mitadinage. Mais les teneurs en protéines sont bonnes et les indices de chute de Hagberg ont été le plus souvent préservés » ;
- « Dans le bassin Sud-Est, les teneurs en protéines sont faibles ».
Des taux de protéines conformes aux exigences pour les orges
« Avec une hausse des surfaces et de très bons rendements, la production d’orges d’hiver s’établirait, elle, à 9,4 Mt (+ 16 % par rapport à la moyenne 2018-2022), selon le SSP. La plupart des orges d’hiver satisfont aux exigences de qualité brassicole. Les teneurs en protéines sont bonnes, avec des moyennes régionales qui oscillent entre 10 et 11 %. Les poids spécifiques sont corrects à bons, sauf dans le Sud suite aux épisodes orageux en fin de cycle. Les calibrages sont hétérogènes et s’échelonnent selon un gradient Est-Ouest, les valeurs les plus élevées se trouvant à l’Ouest du bassin de production des orges brassicoles ».
Pour les orges de printemps, « les teneurs en protéines répondent également au cahier des charges des orges brassicoles dans la plupart des cas. Les calibrages, par contre, sont variables, de bons à insuffisants en fonction des secteurs ». En termes de quantité, la production, estimée à 2,7 Mt, se replie par rapport à 2022 (- 7 %) et plus encore, par rapport à la moyenne 2018-2022 (- 22 %), suite à la baisse des surfaces cultivées ».
Des grains de colza plus petits mais une teneur en huile aux normes
« Avec des surfaces au plus haut depuis 5 ans (1,36 Mha) et un rendement national proche de la moyenne quinquennale (32 q/ha), la production française de colza est estimée à 4,3 Mt, en hausse de 10,5 % par rapport à la moyenne 2018-2022. Elle permettra d’approvisionner à un bon niveau l’aval de la filière », estiment FranceAgriMer et Terres Inovia. « S’agissant de la qualité, la teneur en huile serait en léger retrait par rapport à l’excellente année 2022. Même si les grains sont petits, leur qualité répond aux exigences de commercialisation avec une teneur en huile comprise entre 43 et 43,5 % aux normes, en ligne avec la moyenne quinquennale. »
Pour les pois protéagineux, « les teneurs en protéines s’avèrent correctes à élevées dans une fourchette comprise entre 23,5 et 25,6 % de MS (matière sèche). Les surfaces en protéagineux progressent de 11 % par rapport à 2022. En cultures pures, les rendements du pois s’établissent autour de 32 q/ha en moyenne, avec des performances variables selon le contexte pédoclimatique et la météo. Les rendements du pois de printemps ont été limités par les fortes températures durant la floraison et le remplissage mais sont meilleurs qu’en 2022. La production de féverole d’hiver augmente de 30 % cette année, sous l’effet conjugué de la progression des surfaces et des rendements ».