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Semis perturbés, assolements bouleversés

Sur quelles cultures miser au printemps ?


TNC le 12/02/2020 à 18:02
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Pour choisir une culture de remplacement, il convient de s'assurer du débouché et de calculer l'intérêt économique. (©Pixabay/TNC)

Le climat capricieux de cet automne chamboule les assolements. Certains agriculteurs, faute d’avoir pu semer les céréales d’hiver, sont contraints de se rabattre sur des productions de remplacement selon la rotation, la disponibilité en semences, le débouché et la rémunération.

Suite aux pluies incessantes des derniers mois, toutes les surfaces initialement prévues en céréales n’ont pas pu être semées. Si ce constat est très marqué dans la moitié sud de la France, il l’est un peu moins dans le Grand Est et moins encore dans le nord-ouest. Dans les régions concernées, il est heureusement possible de basculer à la mi-février sur des semis de pois protéagineux, de féveroles de printemps ou d’orge de brasserie. Un peu plus tard, des cultures d’été peuvent être envisagées selon le type de sol, la possibilité d’irrigation, la rotation…

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Pénurie de semences

Attention cependant, en tournesol oléique, des tensions sur le marché des approvisionnements en semences sont observées depuis la fin décembre. Les variétés tolérantes aux herbicides sont davantage concernées. Celles supportant le traitement avec Express SX, notamment, sont en pénurie dans le Sud-Ouest. Par ailleurs, avec un écart s’amenuisant entre les prix de vente des tournesols oléique et linoléique, le choix d’une bonne variété linoléique serait plus judicieux qu’une oléique moins performante. À condition, bien sûr, que l’organisme stockeur soit en mesure d’accepter les deux types de variétés.

Par ailleurs, « même si cette pratique est déconseillée d’un point de vue agronomique, informe Laurent Jung, de Terres Inovia zone nord et est, semer du tournesol sur tournesol est désormais toléré si des agriculteurs y sont contraints. En effet, en décembre 2019, le statut du mildiou du tournesol a évolué : il est devenu un organisme réglementé non de quarantaine ». S’assurer que la parcelle n’a pas connu de problème de mildiou auparavant et choisir une variété différente de celle de l’année précédente sera tout de même nécessaire. « Pour une gestion durable du mildiou, la parcelle ne devra pas être semée avec du tournesol les deux années suivantes », précise Claire Martin-Monjaret de Terres Inovia Sud.

Évaluer l’intérêt économique

En maïs, un problème d’approvisionnement en semences est également constaté sur les variétés précoces. Dans le sud, des maïs n’ont pas pu être récoltés à cause des mauvaises conditions climatiques de l’automne. Les agriculteurs cherchent donc cette année des variétés plus précoces pour augmenter leurs chances d’une récolte dans de bonnes conditions. Par ailleurs, dans la moitié nord, les besoins en maïs, suite aux semis d’hiver non réalisés, se font également en variétés précoces, d’où une faible disponibilité.

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De même, des tensions sont observées sur les semences de certaines variétés de soja et de sorgho précoce. Mais outre les contraintes liées au choix variétaux, « la précaution d’usage est de s’assurer du débouché auprès de ses collecteurs », rappelle Laurent Jung, notamment pour les productions sous contrats ou les petits marchés comme celui du lin, du chanvre, du millet, de la lentille, du pois chiche… Il convient aussi de calculer l’intérêt économique de chacune des cultures de remplacement envisagées avec des prix de vente plus ou moins rémunérateurs et les primes associées aux protéagineux, au soja, au chanvre, au tournesol oléique… « Ce calcul est très important, car dans certains contextes du sud de la France, laisser la parcelle en jachère reviendra moins cher que d’investir dans des semences chères, sans irrigation possible », alerte Matthieu Killmayer, ingénieur régional chez Arvalis-Institut du végétal.

Concernant la préparation des sols, les fortes précipitations subies ont pu tasser les différents horizons. Des reprises seront peut-être nécessaires pour restructurer avec des passages plus ou moins profonds selon les cas. Ces interventions devraient contribuer par la même occasion à maîtriser le salissement.

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