Tomates: déclaration d’intention commune entre producteurs français et marocains
AFP le 24/04/2025 à 10:24
Légumes de France, association spécialisée de la FNSEA, et son homologue marocaine, l'Association des producteurs et expéditeurs de fruits et légumes marocains (Apefel), ont signé une déclaration indiquant une « volonté commune de se coordonner » sur les tomates sans éléments engageants concernant les exportations marocaines.
Cette déclaration a été signée mardi lors du Salon international agricole du Maroc à Meknès, a indiqué mercredi Légumes de France à l’AFP.
Certains agriculteurs français ont fait de la tomate marocaine, disponible toute l’année à des prix souvent inférieurs aux tomates françaises grâce à des coûts de main-d’œuvre moins élevés, un des symboles de la perte de souveraineté agricole du pays.
Dans un communiqué, Légumes de France – qui dit représenter environ 80 % des producteurs français de tomates – indique que des discussions étaient en cours depuis un an et que l’objectif était de les « conclure » au Maroc.
« Cette déclaration marque une volonté commune de se coordonner sur les plans techniques, agronomiques et sanitaires, afin que les producteurs français et marocains trouvent leur place sans se marcher sur les pieds », a déclaré à l’AFP Sylvestre Bertucelli, directeur général de Légumes de France.
« Renforcer la coopération entre les deux pays »
Elle ne correspond pas à l’accord sur la saisonnalité des exportations qui avait été promis lors du Salon de l’agriculture à Paris en février, où le Maroc était invité d’honneur. Concrètement, des producteurs français demandaient un rééquilibrage, avec des exportations marocaines moins importantes en été pour ne pas concurrencer les tomates françaises.
La coopérative maraîchère de l’Ouest (marque Savéol), leader français de la tomate, avait aussi réclamé début avril des « règles équitables » face à la « distorsion de concurrence » et de revoir « l’appréciation » de l’accord de libre-échange entre les Européens et les Marocains. Adhérente à Légumes de France, Savéol n’a pas souhaité commenter dans l’immédiat le texte signé au Maroc.
La déclaration, dont le contenu précis n’a pas été dévoilé, « vise à instaurer un dialogue structuré et pérenne entre les filières fruits et légumes des deux pays » et « à renforcer leur coopération », notamment sur l’adaptation au changement climatique et le « respect de la saisonnalité et des calendriers de production réciproques ».
Légumes de France appelle aussi dans son communiqué à « créer un cadre politique favorable à des discussions constructives entre les acteurs économiques français et marocains de la tomate », renvoyant la balle à tous les producteurs, y compris ceux que l’organisation ne représente pas, pour trouver un vrai accord.