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Bilan météo

Un printemps 2024 sombre, pluvieux… mais très doux


TNC le 20/06/2024 à 10:13
inondations-herbe

(© Franck Barske de Pixabay)

« Malgré un ressenti bien négatif, le mois de mai et le printemps dans son ensemble ont été doux », indique MeteoNews dans son bilan du mois de mai et de la saison printanière. Mais la température ne fait pas le climat. L’impression négative a été amplifiée par un important manque de soleil et par des précipitations fréquentes et abondantes.

Des températures de saison en mai

Malgré quelques périodes fraîches au cours du mois de mai, notamment du 2 au 8 puis les cinq derniers jours du mois, mai 2024 reste très proche des chiffres habituels, et même un chouïa au-dessus, grâce aux nuits maintenues assez douces par la couverture nuageuse importante. La température moyenne mensuelle nationale s’élève en effet à 15,2 degrés pour une normale de 14,9 degrés. La douceur des nuits a toutefois été grandement compensée par des journées plutôt fraîches.

Pour rappel, le mois de mai le plus chaud date de 2022 (17,1 degrés) et le plus froid de 1984 (11,2 degrés). On ne note pas de gel à basse altitude avec un minimum absolu relevé à Brennilis, dans le Finistère, le 3 de 0,2 degré. Quant au record de chaleur du mois sur le pays, il fut de 31,8 degrés à Belis, dans les Landes, chiffre atteint le 11. Les jours chauds ou très chauds ont été rares avec des petits pics les 5, 9, 10, 11 et 25 mai. Géographiquement parlant, la moitié sud a connu un très léger déficit thermique, alors que les Hauts-de-France connaissaient l’excédent le plus marqué. Mais sous les nuages et la pluie, cela ne s’est pas franchement remarqué…

Le printemps 2024 a été doux

Température moyenne nationale en France au printemps (© MeteoNews)

Sur les trois mois de printemps, mars doux, avril assez doux puis mai quasiment de saison, l’excédent thermique atteint 0,9 degré par rapport à la normale 1991-2020 avec une moyenne nationale printanière de 12,60 degrés. Contre toute attente, il s’agit du cinquième printemps le plus chaud depuis 1946, derrière 2017 (12,68 degrés), 2022 (12,75 degrés), 2020 (12,86 degrés) et le record de 2011 (12,92 degrés). Les cinq printemps les plus chauds se sont ainsi tous produits au cours des 14 dernières années.

Pour mémoire, le printemps le plus froid se contentait d’une moyenne de 8,69 degrés, valeur atteinte du printemps 1962.

Un mois de mai très arrosé

Sans surprise, ce mois de mai 2024 a été particulièrement bien arrosé sur le pays avec une moyenne nationale mensuelle de 97 mm, la normale étant de 65 mm. L’excédent atteint donc près de 50 %. Il faut remonter à 2013 pour retrouver un mois de mai au moins autant arrosé (99 mm). Le record est toujours détenu par mai 1984 et ses 114 mm. Et depuis 1946, huit mois de mai ont été plus pluvieux que 2024 : 1946, 1951, 1981, 1983, 1984, 2007, 2008 et 2013.

C’est au Mont-Dore, dans le puy de Dôme, que les pluies les plus abondantes ont été mesurées au cours du mois avec 333 mm. Quant au minimum, il fut de 14 mm à La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône. Il a souvent plu un jour sur deux voire deux jours sur trois, notamment sur un large quart nord-est. L’activité orageuse quant à elle est restée proche d’un mois de mai classique. Les Côtes-d’Armor, les Pyrénées, le Var et une partie sud et Est de la Corse sont les seules régions de France ayant connu un déficit pluviométrique en mai. Des excédents records ont en revanche été enregistrés en Moselle.

Troisième printemps le plus pluvieux

Sur les trois mois de printemps, cette saison 2024 se démarque largement des autres avec un excédent marqué : 263 mm pour une normale de 179 mm. Un excédent de 47 % se dégage ainsi cette année, excédent dû essentiellement aux mois de mars (107 mm pour 54 mm) et mai. Avril est finalement resté dans les clous, malgré un ressenti encore bien humide. Deux printemps seulement dépassent légèrement ce printemps 2024 depuis 1946 : 2001 avec 270 mm et 1983 avec 275 mm.

Mai a été très sombre

L’astre du jour a été très avare en rayons durant ce mois de mai 2024, en particulier sur un axe Ardennes Limousin. Le soleil a brillé 178 heures en moyenne mensuelle nationale pour une normale de 216 heures, soit 18 % de déficit. Nous restons tout de même loin du record bas de mai 1984 est ses seulement 140 heures. Et depuis 1946, on compte tout de même neuf mois de mai moins ensoleillés que 2024. Limoges a été la ville la moins ensoleillée avec 125 heures seulement. À l’opposé et comme souvent, c’est une ville corse qui détient le maximum : Ajaccio avec 318 heures. Les rares régions ayant connu un léger excédent sont les Côtes-d’Armor, le Morbihan, le golfe de Saint-Malo, la Côte d’Azur et l’Ile de beauté.

Un printemps déficitaire niveau ensoleillement

Les trois mois de printemps ont été déficitaires. Le cumul trimestriel atteint seulement 492 heures d’ensoleillement pour une normale de 564 heures, soit un déficit de 13 %. Malgré ce chiffre bas, huit printemps ont fait pire, dont 2013 et son record de 437 heures seulement. Pour mémoire, le plus ensoleillé fut le printemps 2011 avec 723 heures de lumière.

Eh oui ! La température ne fait pas le climat. Malgré un thermomètre haut perché, aidé par des nuits très nuageuses avec un « effet couvercle » retenant la « chaleur » de la journée, ce printemps 2024 a été à juste titre ressenti de manière très négative. Les chiffres de pluie très élevés et d’ensoleillement très faibles indiquent que cela n’était pas qu’une impression : ce printemps 2024 a été clairement pourri ! Une bonne nouvelle ? Les nappes phréatiques se portent à merveille pour attaquer cet été 2024.