La FNSEA plaide pour un « bouclier alimentaire »
AFP le 26/02/2022 à 14:Feb
« Il faut que nous nous dotions d'un bouclier alimentaire », a estimé Christiane Lambert, patronne de la FNSEA et du syndicat agricole européen majoritaire Copa, à l'inauguration du Salon de l'Agriculture sur fond de guerre russo-ukrainienne.
Christiane Lambert s’exprimait au moment où plane la menace de mesures de rétorsion russes, suite aux sanctions infligées à Moscou en représailles à l’invasion en Ukraine.
« Le bouclier alimentaire, c’est produire en France, produire en Europe, c’est la souveraineté alimentaire », a déclaré à l’AFP Christiane Lambert, quelques heures à peine après l’inauguration du Salon par le président de la République, Emmanuel Macron, lequel a fait de ce sujet la clé de voûte de son allocution aux représentants du monde agricole.
« Aujourd’hui, quand il y a conflit, chaque pays se replie sur lui-même et fait de l’arme alimentaire sa stratégie », a-t-elle poursuivi, inquiète des représailles potentielles du président russe Vladimir Poutine, qui « s’est dotée de l’arme alimentaire et énergétique ».
« Face aux repercussions de la crise ???? (engrais, énergie..) ns allons tenir & soutiendrons les ukrainiens. L’arme alimentaire brandie par Poutine est terrible. Les ???? doivent prendre conscience de la chance d’avoir accès à une alimentation fiable » @ChLambert_FNSEA@CNEWS#SIA2022pic.twitter.com/GSWUOE4FMi
— La FNSEA (@FNSEA) February 26, 2022
« Il a le choix des mesures de rétorsion, il peut appuyer sur le volet pétrole, il peut appuyer sur le volet gaz, il peut appuyer sur le volet engrais, il peut appuyer sur le volet blé, il est le maitre du jeu aujourd’hui, puisqu’il a construit sa souveraineté et son arme alimentaire dans tous les domaines », a déploré Christiane Lambert.
Elle a indiqué que les agriculteurs français ne souhaitent pas revivre « le syndrome de l’embargo » : « quand il y a eu l’embargo en 2014 (lors de l’annexion de la Crimée par la Russie), que tous les produits agricoles ont été ciblés, l’Union européenne n’a pas réagi et n’a pas mis en place très tôt un plan d’accompagnement financier pour les agriculteurs et les filières victimes ».
Au niveau de la France, « il faut aussi une solidarité tout au long de la chaîne alimentaire, (…) les producteurs, les industriels et les distributeurs. Les industriels qui proposent aujourd’hui des baisses de prix devraient avoir honte de leur attitude », a déclaré Christiane Lambert, alors que les négociations commerciales annuelles entre distributeurs et industriels sont dans la dernière ligne droite.
Au-delà de la France, Christiane Lambert a eu une pensée pour les peuples russe et ukrainien, indiquant avoir commencé à se renseigner auprès du ministère de l’Intérieur pour voir comment aider ces populations.