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Dossier : Moisson 2024

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Récolte

Blé tendre : « des rendements estimés en forte baisse » pour la moisson 2024


TNC le 05/07/2024 à 11:Jul
Moisson

Le coup d'envoi de la moisson 2024 est donné ! (© Carriere Thierry @farmer815/X (anciennement Twitter))

Arvalis et Intercéréales prévoit une récolte de blé tendre en forte diminution pour cette récolte 2024, en lien avec « des conditions climatiques singulières tout au long du cycle ».

Article mis à jour à 13h45.

Depuis 2021, Arvalis et Intercéréales livrent leur estimation avant récolte du rendement de blé tendre en France. Ce dernier atteindrait 64 q/ha pour la récolte 2024 « soit une baisse de 13 % sur un an et de 11 % par rapport à la moyenne des 10 dernières années », précisent-ils.

Selon les prévisions, 2024 se placerait alors dans le bas du classement, en dessous de 2020 (68 q/ha) mais tout de même au-dessus de 2016 (54 q/ha).

(© Arvalis)

« S’agissant de la qualité des grains, la teneur moyenne en protéines du blé tendre français atteindrait 11,6 % en 2024, une valeur équivalente à 2023 et très proche de la moyenne décennale. »

« Des conditions climatiques particulièrement difficiles »

« Cette campagne restera comme l’une des plus compliquées à gérer sur une période aussi longue. Les agriculteurs ont dû s’adapter à des conditions particulièrement difficiles afin de positionner au mieux leurs interventions au champ. L’année a tout d’abord été marquée par des pluies régulières et continues du semis jusqu’à la récolte (+ 40 % en moyenne en France par rapport aux 20 dernières années), puis par une forte pression des adventices et des maladies, et, enfin par une baisse du rayonnement affectant une grande partie du territoire (- 7 % en moyenne sur la France par rapport aux 20 dernières années et jusqu’à – 15 %). Ces conditions climatiques ont ainsi fortement affecté le fonctionnement des cultures et donc la production », explique Jean-Pierre Cohan, directeur R&D d’Arvalis.

« Les conditions extrêmes de cette année nous rappellent à quel point le travail des agriculteurs est dépendant du climat. Les outils d’adaptation sont essentiels pour faire face à ces perturbations et sécuriser la production. Néanmoins, cette récolte 2024 couplée aux stocks de fin de campagne permettront à la filière céréalière française d’assurer la souveraineté alimentaire à la fois de notre pays et de nombreux pays dans le monde », ajoute Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales.

L’effet ciseaux

Face à ces estimations, Eric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB), partage son inquiétude : « c’est indéniablement une année dont nous aurons du mal à nous relever si rien n’est entrepris pour renforcer notre résilience à tous les niveaux ». Cela vient s’ajouter à « une situation économique en chute libre sous l’effet d’une explosion des charges conjuguée à un effondrement des cours du blé tout au long de la campagne 2023-2024 ».

« L’effet ciseaux fragilise durablement la trésorerie de nos fermes et donc la durabilité de notre souveraineté alimentaire », alerte Eric Thirouin qui rappelle les chiffres sans appel de la Commission des comptes de l’agriculture de la nation publiés ce mercredi.

« Depuis les mobilisations agricoles historiques de l’hiver 2024, les difficultés rencontrées sur le terrain persistent et les attentes des agriculteurs restent toujours aussi fortes ! ». Face à cette situation d’urgence, le président des céréaliers de France appelle « l’ensemble de la classe politique à prendre la mesure de ce qui se joue pour la compétitivé et la durabilité des fermes céréalières afin reprendre au plus vite les travaux initiés depuis des mois pour préserver les moyens de productions, investir massivement dans la recherche et l’innovation, et garantir un revenu pour les céréaliers ».

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