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Sommaire du dossierDossier : Politique américaine : Quelles conséquences pour l’agriculture ?
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Droits de douane : le Mercosur n'est « pas un remède » pour Annie Genevard
AFP le 08/04/2025 à 09:Apr
L'accord de libre-échange entre des pays du Mercosur et l'Union européenne « ajouterait des désordres (...) aux désordres provoqués par les taxes douanières de Donald Trump » et n'est « pas un remède », a déclaré mardi la ministre française de l'agriculture Annie Genevard.
« Le Mercosur était mauvais hier, il l’est toujours à mes yeux aujourd’hui pour des filières agricoles et agroalimentaires capitales pour notre pays », a-t-elle déclaré sur Radio J, interrogée sur la possibilité que l’opposition de la France à cet accord soit fragilisée au sein de l’Union européenne.
L’accord permettrait à l’UE, déjà premier partenaire commercial du Mercosur, d’exporter plus facilement ses voitures, machines et produits pharmaceutiques. De l’autre côté, il permettrait aux pays sud-américains concernés d’écouler vers l’Europe de la viande, du sucre, du riz, du miel, du soja, etc.
Face à l’opposition en bloc des agriculteurs, qui dénoncent une concurrence déloyale de produits moins encadrés, par exemple au niveau des pesticides que dans l’UE, la France cherche une minorité de blocage au sein de l’Union européenne.
La ministre a cité les secteurs de la volaille, du bœuf, du sucre et de l’éthanol parmi ceux qui seraient les plus touchés. L’accord « serait favorable pour d’autres productions et en particulier les productions viticoles. Mais un bon accord, c’est un accord équilibré », a-t-elle ajouté, défendant l’instauration de « clauses miroirs » pour que les mêmes normes de production s’appliquent des deux côtés.
« L’agriculture ne doit pas être la variable d’ajustement de la riposte »
Elle a toutefois qualifié la recherche par l’UE d’autres accords, alternatifs à ceux avec les États-Unis, de « bonne politique ». La ministre a réuni lundi les filières agricoles concernées par les droits de douane américains (vins et spiritueux, produits laitiers et « épicerie ») et a repris leur demande d’une « riposte (…) mais avec le souhait in fine d’une désescalade ».
J’ai réuni ce jour les représentants des filières agricoles et agroalimentaires françaises touchées par la hausse des droits de douane américains.
A court terme, une réponse ferme et collective est nécessaire pour défendre nos intérêts.À moyen terme, l’enjeu est que l’Europe… https://t.co/9bnkmZZCU4
— Annie Genevard (@AnnieGenevard) April 7, 2025
« L’agriculture ne doit pas être la variable d’ajustement de cette riposte. Elle ne doit pas être pénalisée plus qu’elle ne peut l’absorber », a-t-elle défendu. Taxer le bourbon américain ou le soja qui nourrit les animaux européens pourrait ainsi soit susciter une riposte encore plus grande des États-Unis, soit toucher directement les marges des agriculteurs et les prix pour les consommateurs.
« Il faut convaincre les consommateurs de regarder d’où viennent les produits et de privilégier chaque fois que c’est possible, une origine France », a-t-elle conclu.