L'Anses défend son évaluation des risques
AFP le 13/09/2019 à 15:Sep
L'agence sanitaire Anses a défendu vendredi sa méthode d'évaluation des risques liés à l'épandage des pesticides chimiques, en pleine polémique sur la distance minimale entre habitations et zones de pulvérisation.
Le gouvernement, justifiant sa position par les préconisations scientifiques de l’Anses, a proposé de fixer à 5 ou 10 mètres, selon les cultures, la distance minimale entre les habitations et les zones d’épandage des produits phytosanitaires chimiques.
Le projet d’arrêté en ce sens, mis en consultation publique lundi pour trois semaines, est dénoncé comme minimaliste par les écologistes, les associations et des dizaines de maires qui ont pris des arrêtés anti-pesticides au nom de la protection de la santé des populations et de la biodiversité.
Défendant sa position, l’Anses a assuré vendredi dans un communiqué que la distance minimale de sécurité retenue – 5 ou 10 mètres – s’expliquait par l’interdiction de mettre sur le marché un produit dont la concentration dépasserait le niveau de référence toxicologique à 5 à 10 m de la pulvérisation. « Pour chaque dossier d’évaluation en vue d’une autorisation de mise sur le marché, l’exposition des personnes présentes et des résidents est estimée à des distances de 3, 5 et 10 m pour des applications avec un pulvérisateur à rampe dans le cas des grandes cultures, et à une distance de 10 m pour les vergers et les vignes avec un pulvérisateur à jet porté (pulvérisation vers le haut) », explique le communiqué. « Dès lors que l’exposition estimée met en évidence un risque pour la santé humaine, aucune autorisation de mise sur le marché ne peut être délivrée. Dans tous les cas, quand l’exposition estimée dépasse la valeur toxicologique de référence à 10 m du pulvérisateur, le produit n’est pas autorisé », assure l’agence.
Dans son avis du 14 juin sur la protection des riverains lors de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques, elle a ainsi recommandé de fixer des distances de sécurité minimales à des valeurs « au moins égales » aux distances prises en compte dans l’évaluation, soit 5 à 10 mètres selon les cultures. Mais l’Anses recommande également que ces distances soient augmentées « par mesure de précaution » pour les produits classés cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.