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Prédation

342 bovins victimes du loup en 2022


TNC le 13/06/2023 à 11:45
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Le nombre de bovins victimes des loups augmente d'années en années. (© Alexas_Foto)

En 2022, le nombre de bovins victimes du grand prédateur a atteint un niveau record. Un haut niveau de prélèvement qui s'explique par la croissance de la population lupine.

La Direction Départementale des Territoires a dévoilé le bilan national des dommages imputés au loup pour l’année 2022. Le nombre d’animaux prédatés se maintient à un très haut niveau. Fin 2022, 10 728 dossiers ont donné lieu à une indemnisation de la DDT. C’est 389 de plus que durant la campagne 2021. 

Spécificité de l’année 2022, le nombre de bovins tués augmente. S’ils n’étaient que 160 victimes du grand prédateur en 2019, la DDT a dénombré 342 attaques mortelles sur bovins l’année précédente. 

« A l’échelle de la Saône-et-Loire, ce sont quelques 7 tonnes de viande (toutes espèces confondues) qui ont été perdues à cause de la prédation », explique Manuel Launoy, qui s’occupe de la carte européenne de prédation pour le département.

En cause, l’augmentation de la population lupine. 921 loups ont été répertoriés en sortie d’hiver 2022 par l’OFB. « La France s’était fixé un objectif de 500 loups en 2023. Nous sommes déjà bien au-deçà ». « Nous avons peut-être aussi un peu plus de loups baltes », suppose Manuel Launoy pour expliquer l’augmentation des attaques sur bovins. Plus imposant que son cousin italien, sa carrure lui permet d’attaquer des animaux de plus grand gabarit. 

La prédation est un vrai stress pour l’éleveur

Cette problématique est de plus en plus pesante, à une époque où les systèmes extensifs sont plébiscités. « On ne peut pas demander à un éleveur de faire du pâturage et laisser ses animaux se faire dévorer. La prédation est un vrai stress pour l’éleveur ».

Une cohabitation raisonnée

Seule solution pour Manuel, « diminuer le nombre de loups ». Mais sa chasse doit être faite avec intelligence. « Cela ne sert à rien de faire des battues en forêt. Nous n’avons pas besoin de traquer les spécimens qui s’attaquent uniquement à la faune sauvage. Par contre, il faut pouvoir disposer de tirs de défense pour tuer les loups qui se servent dans nos troupeaux ».

« La plus grosse bête attaquée en Saône-et-Loire était une génisse de 400 kg », poursuit Manuel. Elle a été attaquée à la gorge, puis au niveau du globe, le loup avait dévoré 3 à 4 kg de chaire sur l’animal encore vivant. « La vache a dû être euthanasiée, c’est typiquement le genre de découverte qui mine le moral des éleveurs ».