Accéder au contenu principal
Reportage

A la rencontre d’Ombre, la Limousine qui va briller sur le ring du Space


TNC le 12/07/2024 à 04:57
LimousineBenjaminHoussay

(© TNC)

Grande championne de l’édition 2023, Ombre descendra au Space de Rennes en septembre pour remettre son titre en jeu. Et la concurrence sera rude : pas moins de 90 animaux sont attendus pour le Spécial Limousin.

« C’est une vache puissante. Elle n’est pas très grande, mais elle a de la largeur, de la viande dans le dos. De bonnes valeurs maternelles aussi… ». Ombre, c’est la plus belle vache du troupeau de Benjamin Houssay, éleveur de Limousines en Ille-et-Vilaine. « Il n’en faudrait que des comme elles », tranche l’agriculteur. L’an dernier, elle a remporté le titre de Championne Femelle au Space de Rennes. En septembre, elle foulera de nouveau le sable du ring, avec l’espoir de transformer l’essai pour le Spécial Limousin.

La fille de Feru sur Gondole répond tout à fait aux caractéristiques que recherche l’éleveur. « Je veux des bonnes mères qui vêlent bien pour dormir la nuit », sourit Benjamin. Avec un index Ifnais à 101 et un Ivmat à 119, il est servi. La viande n’est pas en reste. En plus de son dos bien dessiné, Ombre arbore un DM à 103 et un DS à 112. « Je suis comme tout le monde, je recherche le potentiel laitier, sans faire trop de concessions sur la viande », résume l’éleveur breton.

Mais pour Benjamin, l’élevage, ça n’est pas que la viande. Il porte aussi attention au tempérament des animaux. « Ombre, c’est une vache cool », explique l’éleveur en la faisant marcher devant la stabulation. « L’année dernière au Space, elle se couchait sur le ring en attendant que les concurrentes passent. C’est agréable quand ça se passe comme ça ». Sur la ferme, force est de constater qu’elle le suit sagement au licol.

En plus d’Ombre, Benjamin ira au Space avec sa fille Umbrella, et Oeillet, un taureau détenu en copropriété avec l’EARL RD et Jean-François Pourel.

Il me faut une génétique qui me permette de gérer 90 vaches seul

Space, Foire de Rennes, Ohh la vache… Les concours sont une passion pour Benjamin : « il y a une bonne ambiance au sein de la race limousine dans le Grand Ouest, c’est l’occasion de se voir », mais c’est aussi une manière d’adapter la génétique aux besoins d’aujourd’hui. « Je suis tout seul sur la ferme avec 90 vêlages, il faut développer une génétique adaptée à ces problématiques », poursuit l’agriculteur. Non seulement pour faciliter son travail, mais également parce que c’est ce que recherchent les clients. « D’années en années, de plus en plus d’importance est accordée aux valeurs maternelles et à la production laitière », constate l’agriculteur qui vend tous les ans une dizaine de reproducteurs dans l’Ouest, comme à la station d’évaluation de Lanaud.

Comportement et valeurs maternelles sont donc passés au peigne fin. « Je mets souvent des taureaux d’IA sur mes génisses pour m’assurer de la facilité de naissance et apporter de nouvelles souches ». Pour le reste, Benjamin mise sur la monte naturelle. « Je descends assez facilement à Lanaud ». Et pour avoir accès à une génétique d’élite, il mise sur la copropriété. « J’ai deux taureaux avec un voisin, il y a une bête que l’on partage à trois et une autre à quatre ». Une manière de rendre accessible des taureaux qu’il serait difficile de rentabiliser sur une exploitation.

Et les efforts paient. « Cela fait dix ans qu’il y a du Limousin sur la ferme. Finir premier avec une vache, c’est un bon moment auquel je ne m’attendais pas forcément, et qu’on a plaisir à se remémorer ».