A quel climat s’adapter en 2100 selon la Tracc ?

Météo France a publié un rapport intitulé « A quel climat s’adapter selon la Tracc ? » qui présente le futur climat en France. Le point sur les principales évolutions attendues.

La Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (Tracc), est une initiative du ministère de la transition écologique qui permet à tous les acteurs d’avoir les mêmes hypothèses de départ sur le climat futur pour pouvoir élaborer des stratégies d’adaptation.

Quelles sont ces hypothèses ? Météo France a synthétisé cela dans un rapport publié en mars.

Forte hausse des températures

Le réchauffement en France par rapport à l’ère pré-industrielle (avant 1900) est attendu à :

• + 1,7°C en 2023
• + 2°C en 2030
• + 2,7°C en 2050
• + 4°C en 2100

En 2100, la température moyenne annuelle sera de 14,2°C en France, contre 10,9°C sur la période 1976-2005. Le sud-est de la France et les Alpes se réchauffent plus, le nord-ouest du pays moins.

À noter également que le réchauffement sera plus marqué en été qu’en hiver, d’environ 1°C.

Incertitude sur l’évolution des pluies

Contrairement aux températures, l’évolution des précipitations présente des incertitudes importantes note Météo France dans son rapport. Les simulations projettent en 2100 une légère augmentation des précipitations sur le quart nord-est et une légère baisse sur le sud-ouest.

À l’échelle nationale, le cumul des précipitations semble rester stable mais en raison de la hausse des températures, les précipitations utiles pour la végétation seront en baisse.

Des contrastes saisonniers importants dans les précipitations sont attendus avec : + 15 % en hiver et – 20 % en été.

À noter enfin une grande variabilité interannuelle : certaines années pourraient être très humides et d’autres très sèches.

Des extrêmes plus sévères

Les étés seront de plus en plus caniculaires. En 2100, le seuil des 40°C sera atteint en moyenne tous les ans avec des températures pouvant atteindre localement 50°C. Il y aura également 10 fois plus de vagues de chaleur : elles s’étaleront de mi-mai à fin septembre.

Il faudra compter avec 8 jours de très forte chaleur (supérieure à 35°C) en moyenne en France et jusqu’à 30 à 40 jours dans les régions méditerranéennes.

Enfin, 25 nuits chaudes, c’est-à-dire à + de 20°C, sont attendues en 2100 mais jusqu’à 120 nuits par an sur le littoral méditerranéen.

Concernant les précipitations, les pluies intenses seront plus fortes : + 15 % en moyenne et + 20 % sur la moitié nord. Cela amplifiera le risque d’inondation par ruissellement.

Diminution de la ressource en eau et hausse de la sécheresse du sol

La hausse des températures entraînera une hausse de l’évapotranspiration : + 20 % en 2100. Ce sera plus marqué dans les régions du sud de la France avec des pertes d’eau supérieures à 100 mm par an.

En termes de sécheresse, dans une France à + 4°C, il faudra s’attendre à un mois supplémentaire de sol sec dans la moitié nord et jusqu’à deux mois dans la moitié sud.