« La filière laitière résiliente dans un monde économique perturbé »
TNC le 01/03/2021 à 12:21
Pas de dégradation de la conjoncture laitière en vue ! En effet, bien que le contexte reste incertain, les cours des produits laitiers sont plutôt stables et les ventes sont très soutenues en grandes surfaces.
« La filière laitière fait preuve d’une relative résilience dans un monde économique fortement perturbé. Il n’y a pas de signe de dégradation de la conjoncture laitière à court terme », explique Benoît Rouyer, économiste au Cniel dans sa dernière note de conjoncture.
Pour autant, l’expert reste prudent : « La situation actuelle se caractérise surtout par une grande incertitude compte tenu de la crise économique en devenir qui rend assez imprévisible l’évolution des marchés au cours des prochains mois. »
329 €/1 000 l en moyenne sur 2020
« Les cours du beurre sont plutôt stables depuis plusieurs mois (autour de 3 400 €/t), tandis que les cours de la poudre de lait écrémée progressent faiblement (2 400 €/t). Ces niveaux de prix actuels restent en deçà des valeurs atteintes début 2020, juste avant la pandémie. »

« Sur le marché de détail en France, les ventes restent très soutenues. L’augmentation de l’activité commerciale des grandes surfaces s’opère au détriment des ventes en restauration hors foyer. »

« Selon l’enquête laitière mensuelle de FranceAgriMer, le prix standard du lait de vache conventionnel était de 329 €/1 000 l sur l’ensemble de l’année 2020. Soit 6 € en dessous du niveau moyen de 2019 », commente Benoît Rouyer.
80 000 vaches laitières de moins en un an
Si la production laitière reste dynamique dans les principaux bassins exportateurs mondiaux (+1,9 % aux États-Unis, +1,2 % dans l’UE à 28 et +0,1 % en Nouvelle-Zélande sur 2020 par rapport à 2019), la croissance est plus modérée en France : +0,2 %. La collecte a plutôt diminué en fin d’année. « C’est en partie lié à une moins bonne qualité des fourrages récoltés et à une diminution de la complémentation en lien avec le prix élevé des aliments. »

Autre aspect : le cheptel se réduit. « Il y avait 80 000 vaches laitières de moins début 2021 par rapport à la même période en 2021, soit une diminution relative de 2,2 %. »