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À la ferme des Petits Vaux (76)

« Pour poursuivre l’agrandissement du troupeau, nous sommes passés en logettes »


TNC le 03/04/2020 à 06:03
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Au Gaec des Petits Vaux (76), on ne lésine pas sur le confort du troupeau laitier. Pour poursuivre l'agrandissement du cheptel et atteindre les 150 VL, Guilène et Édouard Duboc ont revu l'aménagement de la stabulation en transformant l'aire paillée en un système caillebotis avec logettes. Mais hors de question pour les éleveurs de monter de simples tubulaires. Ils ont comparé les modèles et ont opté pour les logettes Cow House avec matelas Friesian Island et genouillère adaptée. Le tout pour un investissement global de 350 000 €.

C’est en Seine-Maritime (76), à quelques kilomètres du Havre que sont installés Guilène et Edouard Duboc. Frère et sœur ont progressivement repris l’exploitation familiale, le Gaec des Petits Vaux : « C’est Édouard qui s’est installé le premier il y a une dizaine d’années. Je l’ai rejoint il y a maintenant 3 ans et demi, quand mon père a pris sa retraite », explique Guilène.

Ensemble, ils cultivent 130 ha et élèvent 150 vaches laitières montbéliardes. Un troupeau qui n’a cessé de s’agrandir comme l’explique l’éleveuse : « Naturellement, l’effectif a augmenté d’années en années. Pourtant, on insémine en conventionnel et on fait même un peu de croisement industriel sur celles qui ont du mal à prendre. En moyenne, on augmentait de 5 % en lait chaque année. Puis à mon installation, on a eu l’opportunité de reprendre 200 000 litres de plus et là on s’est dit qu’il fallait pousser les murs de la stabulation », se souvient-elle.

Passer de l’aire paillée aux logettes : de gros travaux à prévoir

« En aire paillée, jusqu’à 120 vaches, ça allait mais il est arrivé un moment où ce n’était plus possible. On passait notre temps à pailler, raboter l’aire d’exercice et curer du fumier. On passait 4 bottes par jour, soit 900 bottes par an. Nous n’étions pas autonomes en paille donc on faisait beaucoup d’échanges et on y passait vraiment trop de temps l’été. » Comme les associés ne voulaient pas réduire leurs effectifs, il a fallu revoir le bâtiment. « On a pris la décision de passer en logettes matelas et caillebotis. »

D’autres solutions existent. Découvrez notamment :
– Logettes paillées, creuses, matelas : quel modèle choisir ?
– Des plaquettes et copeaux de bois en litières

Au total, ils ont investi près de 350 000 € pour le réaménagement de la stabulation :

– 223 000 € de fosses et caillebotis (le bâtiment fait 70 m de long avec un circuit de 280 m de lisier à brasser qui équivaut à 2 000 m3, soit 6,5 mois de stockage)

– 50 000 € pour 151 places de logettes et matelas Cow House (environ 300 €/place comprenant la logette, le matelas et la genouillère + 2 000 € d’assistance au montage)

– 27 000 € pour 3 mixeurs (le lisier est brassé toutes les nuits pendant 10 minutes)

– 27 000 € pour un robot repousse-fourrage et un robot racleur de chez Lely

– 15 000 € de béton

– 4 000 € d’abreuvoirs

– 2 000 € de brosses

« Ça n’était pas prévu sur mon plan d’installation, plaisante Guilène, mais pour le coup, on a redemandé 130 000 l de lait supplémentaires à la laiterie. »

À lire aussi : Ludovic Rohou (29) : passer de 45 à 60 VL sans augmenter la charge de travail

Concernant les travaux, ils ont eu lieu du 3 juin au 30 septembre 2019. « Les vaches étaient dehors. On avait changé le sens des cornadis pour qu’elles puissent avoir accès à l’auge depuis la pâture qui touche la stabulation. » Le plus long a été de creuser les fosses et de faire le béton. Pour le montage des logettes, ils ont mis quatre jours et demi.

À son retour, le troupeau semble s’être vite acclimaté au changement : « On a dû pousser une quinzaine de vaches. On leur mettait une corde derrière pour ne pas qu’elles ressortent de la logette et on l’enlevait en début d’après-midi quand elles étaient couchées. Seules 2 ou 3 vaches sont restées debout alors on leur a mis un peu de paille sur les tapis et elles ont vite compris. »

Moins de cellules, moins de mammites mais un parage plus régulier

En quelques mois seulement, Guilène voit déjà des changements dans son troupeau : « Nos vaches étaient déjà molles avant et ça ne les a pas arrangées, note l’éleveuse en souriant. On voit qu’elles sont confortablement installées. Et les vaches en chaleur n’embêtent plus les autres car elles ont maintenant un endroit pour se coucher bien distinct de celui où elles marchent. »

« On n’a plus de variations de cellules inexpliquées et on a déjà divisé le nombre de mammites par 3. » Aucun regret pour les éleveurs même s’ils trouvent le béton forcément plus dur pour les pattes que la paille. Ils ont alors établi un roulement de parage pour l’entretien des pieds : « Tous les 2,5 mois, on passe une quarantaine de bêtes. » Finalement, ils ont tout de même dû se résoudre à réformer deux vaches qui avaient déjà des problèmes de pattes avant les logettes, ce qui reste raisonnable.

« Les génisses et vaches taries sont toujours en aire paillée et on a prévu une case d’isolement sur paille également », ajoute Guilène. En ce qui concerne le temps de travail, il a bien diminué : il fallait compter 1 h de paillage et raclage chaque jour, contre 30 minutes aujourd’hui pour passer la raclette matin et soir sur les logettes. L’éleveuse réfléchit même à installer une brosse sur une débroussailleuse pour gagner encore un peu plus de temps.

Les logettes Cow House avec matelas pour un maximum de confort

« Avant d’être agricultrice, j’étais conseillère au contrôle laitier et j’en ai vu quelques unes des mises en route en logettes, explique Guilène. Et je me souviens bien : ce qui fonctionnait le mieux était le matériel Cow House. Le dégagement devant la logette, la hauteur de la barre au garrot, le confort des matelas… beaucoup de choses me plaisaient dans leur matériel. Bien-sûr, on a fait des devis chez plusieurs constructeurs mais c’était le même ordre de prix partout. »

L’éleveuse détaille pour chaque poste :

– La logette Cow House : « Le gros risque avec les logettes c’est qu’elles brident les vaches ou qu’elles soient mal réglées. C’est pour cette raison qu’on a souhaité prendre l’assistance au montage. Les réglages ont été faits en fonction de notre troupeau au centimètre près, ça n’est pas standard. Entre l’arrête de béton à l’arrière et la barre au garrot, on est par exemple à 2,22 m, soit 3 m au total du seuil de la logette au mur pour la rangée contre le mur. Pour ce qui est de la largeur, on est à 1,15 m pour que les vaches rentrent le plus droit possible et bousent dans le couloir. »

– Le matelas Friesian Islande : « On voulait quelque chose de moins abrasif que du caoutchouc qui en plus reste souvent humide. Là, on voit que le revêtement reste sec. Autre aspect très important : la souplesse. Il y a deux mousses dans le matelas qui font 6,5 cm en tout, ce qui garantit un bon confort aux animaux. »

– La genouillère Poly pipe : « Elle agit en tant que limitateur d’avancement et permet à la vache de bien se caler quand elle se couche. Sa position est ajustée en fonction du gabarit de l’animal, tout comme la barre au garrot. »

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