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Au Canada, des éleveurs laitiers motivés


TNC le 02/01/2025 à 10:26
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Il y aurait 9 500 fermes laitières au Canada avec une moyenne de 100 vaches. Image d'illustration. (© Adobe Stock/Reimar)

Rencontré à l'occasion du Sommet mondial du lait, David Wiens est éleveur laitier et président du Dairy farmers of Canada. Il présente la filière de son pays et ses grands enjeux pour l'avenir.

« Je travaille avec mon frère, nous sommes la troisième génération sur la ferme familiale située dans la province du Manitoba », témoigne David Wiens, éleveur laitier et président de l’interprofession laitière du pays (Dairy farmers of Canada). Il trait 240 vaches et cultive 750 ha en maïs (ensilage et grain), luzerne et céréales.

Des éleveurs motivés

Reçu sur notre plateau TV au Sommet mondial du lait à Paris en octobre dernier, il expliquait : « Il y a 9 500 fermes laitières au Canada, réparties dans les différentes provinces. Leur taille moyenne est de 100 vaches à la traite. Le nombre d’élevages laitiers a diminué en quelques années mais leur taille augmente donc la production du pays est plutôt stable. »

Et les producteurs semblent motivés : « On n’a pas de problème de renouvellement des générations, on a beaucoup de jeunes intéressés par la production laitière et des familles complètes qui s’y installent, détaille le président de l’interprofession. La majorité des transferts sont générationnels, mais on a aussi plusieurs programmes pour attirer des personnes non issues du milieu. »

De la transparence pour les consommateurs

Au Canada, on observe depuis longtemps une consommation de produits laitiers supérieure à celle du lait brut. Mais récemment, la demande en lait liquide semble augmenter, tout comme celles des fromages. Pour David Wiens, c’est une question de démographie : « On a beaucoup d’immigration dans le pays, ce qui fait évoluer la demande. Les industriels doivent s’y adapter. »

En ce qui concerne la production biologique, cela reste un marché de niche là-bas : « Quelques producteurs sont certifiés, mais ça suit la demande des consommateurs et elle n’est pas vraiment sur le bio. »

Au-delà de l’agriculture biologique, les consommateurs sont très attentifs au mode de production : « Les jeunes générations ont un fort intérêt pour les produits locaux. Ils se préoccupent de la façon dont leur nourriture est produite. Ils ont besoin d’être assurés que la production suit les normes de sécurité alimentaire, de traçabilité, de soins aux animaux ou encore de respect de l’environnement. » Alors pour devancer les réglementations, les producteurs ont mis en place un programme nommé « Proaction ». Toutes les fermes du Canada doivent être certifiées. Un peu comme la charte des bonnes pratiques en France.

Objectif zéro émission d’ici 2050

Le gros défi du Canada concerne le changement climatique, comme beaucoup d’autres pays… Les producteurs laitiers se sont d’ailleurs engagés dans le programme « Net zéro » qui vise la neutralité carbone d’ici 2050. « Chaque ferme doit avoir un plan environnemental pour lister ses préoccupations et ses objectifs à atteindre », détaille David Wiens.

L’objectif est double : atténuer les émissions de gaz à effet de serre et créer plus de résilience sur les exploitations. Sur sa ferme, l’éleveur a par exemple changé de stratégie culturale : « Je sème toujours plusieurs variétés de fourrages pour que certaines s’en sortent mieux en années de sécheresse et d’autres en années humides. » L’interprofession a également mené un gros travail sur le confort des bâtiments face aux stress thermique afin de maintenir la production laitière lors des pics de chaleur.