Bien faire vieillir ses vaches
TNC le 25/10/2021 à 06:04
Le lait par jour de vie est un bon indicateur de longévité. Pour y parvenir, plusieurs leviers à actionner : l'élevage des génisses, l'alimentation, la reproduction et une production cohérente avec le système.
C’est dans la durée qu’une vache devient rentable. À l’occasion du Sommet de l’élevage, les conseillers de Rhône conseil élevage et Adice animaient une conférence sur la longévité des vaches laitières. Selon eux, les critères à bien avoir en tête sont :
– un stade de lactation moyen de 3,
– un âge moyen du troupeau de 5,5 ans,
– 35 % des VL à 4 lactations et +,
– moins de 25 % de génisses en 1ère lactation
Une production cohérente avec l’exploitation
« Plus on a de lait par jour de vie, plus on améliore la longévité. L’objectif est d’avoir des vaches avec des carrières de 30 000 litres minimum. Mais tout dépend du mode d’élevage : ça peut être fait en 3 lactations à 10 000 l ou 4 à 7 000 litres, le tout c’est d’y arriver », affirme un conseiller. Pour cela, la repro est primordiale : « L’IVV est à respecter. 10 jours de perdus, c’est 1 kg de lait en moins. »
Les experts alertent quant à l’acétonémie : « Ça s’anticipe. Elle est souvent due à une mauvaise gestion en fin de tarissement ou en début de lactation. » Et complètent : « Il faut diminuer la teneur en amidon de 5 points pour la phase de prépa vêlage. Si on est à 20 % d’amidon après le vêlage, on doit être à 15 % dans la ration de tarissement pour éviter les problèmes. Mais attention, il faut rester sur le même type d’amidon pour ne pas perturber le rumen. »
Ce n’est pas parce qu’on passe en bio que les vaches vont mieux vieillir.
« Chez les éleveurs bio souvent, la surface est limitante et les achats d’aliments aussi au vu des prix… Mais ces choix de réduction de consommation d’aliments sont trop souvent faits au détriment du rumen, et on se retrouve face à des cas de déficit énergétique. L’adéquation longévité, productivité et marges est difficile à tenir… »
Bien élever ses génisses pour les faire durer
Refrain bien connu : il faut viser un vêlage précoce des génisses pour en limiter les coûts. « Pensez à adapter le nombre de vêlages : ni trop, ni pas assez ! Et pour la production, il vaut mieux qu’elle soit modérée en première lactation pour faire durer les animaux plus longtemps. »
Là aussi, l’alimentation joue un rôle important : il ne faudra pas dépasser les 15 % d’amidon dans la ration pour les primipares. Et attention au risque d’acétonémie en phase de préparation au vêlage.
Limiter les réformes
Pour bien faire vieillir son troupeau, rien de tel que le confort ! « Les vaches passent de plus en plus de temps en bâtiment, il leur faut du confort, notamment pour respecter leur cycle de vie naturel : 1h30 de repos + 30 minutes d’ingestion, répétés 10 à 12 fois en 24 h. »
Pour limiter les réformes, les experts appellent à la prudence vis-à-vis des accidents en bâtiment (attention aux sols glissants, aux surfaces, etc.). Beaucoup d’efforts sont aussi à faire du côté des boiteries. Et autre phénomène plus récent : le stress thermique. « En cas de fortes chaleurs, les vaches peuvent perdre jusqu’à 1 point de TB, 2,4 points de TP et augmenter de 70 en leucocytes. »