Broutards, taurillons ou bœufs, quelle est la production la plus intéressante ?
TNC le 12/11/2019 à 09:25
Dans les Hauts-de-France, 60 % des élevages allaitants sont naisseurs et vendent des broutards, 28 % sont naisseurs-engraisseurs de taurillons et 12 % sont naisseurs-engraisseurs de bœufs. En revanche, ces trois systèmes ne semblent pas logés à la même enseigne niveau rentabilité. Alors quelle est la production la plus économiquement intéressante ?
Qu’on soit en réflexion d’installation ou déjà bien installé dans un élevage allaitant, la question de l’intérêt économique de la production se pose. L’équipe Inosys-réseaux d’élevage des Hauts-de-France s’est penchée sur la question et a analysé les 3 systèmes fréquemment présents dans la région : naisseur avec vente de broutards, naisseur-engraisseur avec vente de taurillons et naisseur-engraisseur avec vente de bœufs.
L’analyse porte sur l’exploitation type suivante :
Système de polyculture élevage, troupeau en race Charolaise, 1,5 UMO160 ha de SAU dont 55 ha de SFP (45 ha de prairies permanentes + 10 ha de maïs fourrage) et 46 ha de blé, 23 ha d’escourgeon, 13 ha de maïs grain, 13 ha de colza et 10 ha de betteraves sucrières.
Prix retenus dans le calcul :
Animaux | Aliments | ||
Catégorie | Prix | Type | Prix |
Vache de réforme, 450 kg cc | 3,55 €/kg cc | Pulpes sèches | 180 €/t |
Génisses > 2 ans, 390 kg cc | 3,55 €/kg cc | Tourteau soja | 360 €/t |
Broutarde, 350 kg | 650 € | Tourteau colza | 240 €/t |
Taurillons, 470 kg cc | 3,70 €/kg cc | CMV 5-25 | 610 €/t |
Bœufs, 450 kg cc | 3,65 €/kg cc | ||
Broutards, 380 kg vif | 950 € |
Rations :
Aliments (kg bruts) | Paille | Foin | Maïsfourrage | Pulpes sèches | Tourteausoja/colza | CMV (g) |
Vaches suitées | 6,5 | 17 | 1,8 | 100 | ||
Génisses et bœufs de 2 ans | 1,8 | 4 | 10 | 0,6 | 80 | |
Bœufs finition | 2,6 | 27 | 2 | 2 | 80 | |
Taurillons | 1 | 19 | 2 | 2 | 80 |
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Élevage naisseur avec vente de broutards : le système le plus répandu
Dans les Hauts-de-France, 60 % des élevages allaitants sont des naisseurs avec une vente de broutards. C’est un système simple avec une période sans animaux en bâtiment l’été et en cycle court. En revanche, la rentabilité semble assez faible. Pour le cas type, l’EBE s’élève à 67 387 €.
Système naisseur – vente de mâles en broutards (65 vêlages) :
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Produire des bœufs : des vaches en moins, soit une perte des aides aux bovins allaitants (ABA)
Par rapport au système naisseur, la production de bœufs entraine une diminution de 7 % de l’EBE notamment à cause de la perte des aides aux bovins allaitants (ABA) sur les 15 vaches en moins.
D’ailleurs, si ce système reste assez souple, il demande un important stock fourrager et des places en bâtiment supplémentaires.
Système naisseur-engraisseur de bœufs (50 vêlages) :
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Faire des taurillons : le système le plus intéressant
D’après les simulations, le système naisseur-engraisseur de taurillons est le plus intéressant économiquement. En effet, l’EBE est supérieur de 15 % par rapport au système naisseur et 23 % par rapport au système bœufs.
Si ce système est plus rentable, il oblige néanmoins à avoir des animaux présents en bâtiment toute l’année, ce qui implique une charge de travail plus élevée pour l’éleveur. Dans l’exemple, une partie des animaux est sevrée au 15 août et alimentée en sec jusqu’au 30 septembre (vêlages de novembre à janvier) puis en humide avec la rentrée du troupeau à l’étable.
Les experts expliquent : « Cette amélioration de l’EBE est valable dès que le prix de vente du taurillon dépasse 3,1 €/kg de carcasse. » Les tableaux ci-dessous permettent de comparer les systèmes en fonction du prix de vente :
Retrouvez l’étude complète : En élevage vaches allaitantes, que choisir ? Broutards, taurillons ou bœufs ?