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Des coproduits pour une ration riche en protéines et un maximum de litrage


TNC le 04/03/2025 à 10:30
coproduits

(© Idele)

Dans les Ardennes, Jean-Sébastien Bonnefoy est éleveur laitier depuis 1998. Il produit du lait en filière non OGM. Au menu de ses vaches, c'est fourrages et coproduits. Il présente sa ration et son attachement aux coproduits régionaux dans une vidéo réalisée par l'Idele dans le cadre du projet Coprame.

« On a toujours utilisé des coproduits sur l’exploitation, principalement pour une raison de coût, mais aussi parce que c’est local. La drêche de brasserie vient d’Alsace, la drêche de blé de la Marne, le tourteau de colza de la Meuse. » Si Jean-Sébastien Bonnefoy n’est autonome en protéines qu’à 13 % à l’échelle de l’exploitation, il l’est à 99 % à l’échelle régionale. Et cela grâce aux coproduits.

Un prix des coproduits qui varie fortement

La ration des vaches laitières se compose de :
– 11 kg MS de maïs ensilage
– 4 kg MS d’enrubanné d’herbe
– 3 kg MS de pulpe de betteraves surpressées
– 2 kg brut de tourteau de colza
– 2 kg brut de drêche de blé
– 2 kg brut de farine de maïs ou corn gluten selon le prix
– 0,8 kg de correcteur (lin)
– 0,3 kg de sel/minéraux

La pulpe de betterave et la drèche de blé sont un incontournable de sa ration. « Ensuite, on a des produits d’opportunité comme le corn gluten : il y a des moments où les prix sont compétitifs et d’autres non. Dans ce cas, c’est farine de maïs + correcteur, ou corn gluten. On arbitre aussi entre colza et drèches selon les prix. » Mais l’éleveur avoue : « Si le prix des coproduits était plus stable grâce à des contrats, notre consommation serait plus régulière et ils intégreraient de façon permanente notre système alimentaire. »

Apprendre à travailler avec des coproduits

Sur l’exploitation, les coproduits secs arrivent par 30 t et sont stockés en bâtiments. Les matières humides sont ensilées. « Il faut faire ça bien car le problème principal avec les coproduits humides, c’est les butyriques. Il faut un bon silo, pas trop haut (1,2-1,5 m) et un avancement suffisant. Ensuite, il faut bien vérifier d’où ils viennent à chaque fois et qu’ils soient stables d’une livraison à l’autre. Travailler avec des coproduits, ça s’apprend », estime l’éleveur.

Jean-Sébastien apprécie cette disponilité autour de l’exploitation : « J’ai fait beaucoup d’essais avec des méteils pour être plus autonome en protéines par les fourrages, mais à part le ray-grass hybride qui tient la route (complété avec des achats de tourteau de colza ou de drêche de blé), il n’y a pas grand-chose. Si on n’avait pas ces matières-là, ça serait difficile d’avoir des rations riches en protéines pour faire du lait. »