Des éleveurs occupent des locaux administratifs à Pau
AFP le 08/06/2023 à 14:34
Une vingtaine d'éleveurs et de militants syndicaux occupaient, jeudi matin, les locaux de la direction départementale de la protection des populations (DDPP) à Pau, pour protester contre la gestion des crises successives de grippe aviaire. (Article mis à jour à 15h14)
« On est ici parce que l’État a failli, les crises se succèdent, on a les mêmes causes pour les mêmes effets », a dénoncé Sylvie Colas, secrétaire nationale de la Confédération paysanne, syndicat agricole qui avait appelé à l’action avec son pendant basque ELB et le Modef. À l’extérieur des locaux, une trentaine de soutiens et de paysans étaient également présents.
Les syndicalistes, qui attendent de rencontrer le préfet des Pyrénées-Atlantiques dans la journée, réclament leur intégration dans les organes décisionnels des directives sanitaires et exigent des protocoles différenciés entre élevages paysans de plein air et filière industrielle.
« C’est l’activité de la filière longue, avec des zones très denses en volailles et des bêtes claustrées, qui fait que tout explose », avance Julen Perez, éleveur au Pays basque et membre du syndicat ELB. « On est arrivé au bout d’un modèle. » Le gouvernement a confirmé cette semaine qu’une campagne de vaccination contre la grippe aviaire ne démarrerait pas avant l’automne, le temps de s’assurer que l’opération se déroule dans de bonnes conditions d’un point de vue sanitaire.
Sur place, les manifestants ont demandé à rencontrer au plus vite le préfet des Pyrénées-Atlantiques, qui a accepté de les recevoir à 19h00 à la condition qu’ils quittent les lieux sans attendre. « Cette proposition ayant été refusée, le représentant de l’État a été contraint de faire évacuer les locaux administratifs par la force publique aux alentours de 12h30 », selon un communiqué de la préfecture, qui « réprouve la méthode utilisée » par les syndicats.
Sur place, les manifestants ont demandé à rencontrer au plus vite le préfet des Pyrénées-Atlantiques, qui a accepté de les recevoir à 19h00 à la condition qu’ils quittent les lieux sans attendre. « Cette proposition ayant été refusée, le représentant de l’État a été contraint de faire évacuer les locaux administratifs par la force publique aux alentours de 12h30 », selon un communiqué de la préfecture, qui « réprouve la méthode utilisée » par les syndicats.
Fin mai, les chambres d’agriculture de quatre départements du Sud-Ouest ainsi que les interprofessions du foie gras et volailles maigres de la région avaient réclamé un déploiement du vaccin dès cet été pour assurer la « survie » des élevages, confrontés à un redémarrage précoce de l’épizootie depuis le mois de mai.
Lundi, le ministère faisait état de 85 foyers de maladie répartis entre le Gers, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. Les syndicats estiment que plus d’un million de canards et volailles ont été abattus en l’espace d’un mois.
Au 7 juin, le ministère recensait 400 foyers détectés en élevage depuis le début de la crise actuelle au 1er août 2022. Lors de la précédente, entre août 2021 et mai 2022, environ 21,8 millions d’animaux avaient été abattus en France.