Des importations en hausse pour compenser la décapitalisation bovine
TNC le 24/11/2022 à 13:46
La baisse de la disponibilité en viande bovine française permet certes le maintien des prix, mais porte à la hausse le niveau des importations de viande bovine française.
Les importations de viande bovine ont largement dépassé les niveaux d’avant pandémie. D’après les Douanes française, 239 000 téc de viande bovine ont été importées sur la période janvier-août 2022, soit une hausse de 25 % par à la même période en 2021, explique l’Institut de l’élevage dans ses Tendances lait viande, synthèse mensuelle dédiée aux marchés des produits de l’élevage de ruminants.
Manque de disponibilité et Brexit gonflent les importations
Le Brexit, avec le retour des procédures douanières pour les produits arrivant du Royaume-Uni vers l’Europe gonfle les importations françaises. « Certains importateurs néerlandais choisissent dans un but de simplification de dédouaner en France les viandes britanniques avant leur réexportation vers les Pays-Bas », commente le département économie de l’Institut de l’élevage
Cependant, en faisant abstraction des importations britanniques, le niveau d’importation de viande bovine français sur les huit premiers mois de 2022 demeure en hausse de 15,7 % par rapport à 2021. Le manque de disponibilité entraîné par la décapitalisation pèse donc bel et bien sur la balance commerciale. Ainsi, sur la période janvier – août 2022, la viande étrangère représentait 26 % des disponibilités en viande de gros bovin et veaux.
La décapitalisation s’intensifie
La décapitalisation du cheptel allaitant s’accentue de mois en mois. Au premier octobre, le nombre de vaches allaitantes présentes en France est en recul de 3,2 % par rapport à 2021 (contre 2,7 % au 1er janvier).
Le nombre de vaches laitières est également en repli (- 2,4 % en octobre). Cette diminution du cheptel pèse cependant assez peu sur les volumes disponibles à l’abattoir, car celle-ci résulte davantage d’une diminution du nombre de primipares rentrées dans les troupeaux.
Cours des JB et des vaches allaitantes à la hausse
L’offre restreinte soutient les cours. Le cours de la vache U standard a grimpé à 5,74 €/kg de carcasse en première semaine de novembre. Les cotations demeurent cependant inférieurs à l’indice de prix de revient calculé par l’Institut de l’élevage, qui avoisinait les 5,82 €/kg au premier semestre de 2022 pour cette production.
Le cours du JB U a progressé de 5 centimes en durant le mois d’octobre, pour atteindre les 5,36 €/kg de carcasse début novembre, soit une progression des cours de 21 % par rapport à 2021, pour un coût de revient estimé à 5,64 € par l’institut de l’élevage au premier semestre.
Le cours des réformes laitières est à la baisse. Sur le mois d’octobre, le cours de la vache U a perdu 7 centimes pour atteindre les 4,99 € première semaine de novembre.
L’engraissement des broutards en France progresse
Les broutards français sont très demandés. Début novembre, le cours du broutard charolais U de 450 kg était reconduit à 3,35 €/kg vif. Le maintien des cours est alimenté par le recul des effectifs de broutards. Au 1er octobre, le cheptel français comprenait 636 000 broutards de 0 à 6 mois, soit 23 000 têtes de moins qu’en 2021.
L’effectif de broutards de 6 à 12 mois diminue moins vite que le nombre de naissances. Il semble donc que les éleveurs français aient fait le choix d’engraisser davantage d’animaux sur le territoire.
Le cours du veau rosé clair O a gagné 18 centimes durant le mois d’octobre et atteignait les 7,20 €/kg de carcasse au début du mois de novembre. La faiblesse des disponibilité porte les prix, avec un recul des abattages de 6 % sur les dix premiers mois de l’année.
Le pic de naissance de fin d’été a entraîné la baisse des prix des veaux laitiers de 45-50 kg. La semaine du 7 octobre, la cotation du veau mâle laitier avoisinait les 58 € / tête, soit 8 € de plus qu’à la même période en 2021.