Des vaches nourrices pour l’allaitement des veaux jumeaux ou orphelins
TNC le 24/01/2023 à 09:13
Maël Daniau, éleveur de vaches allaitantes en Vendée (85), explique sur Twitter effectuer régulièrement des adoptions de jeunes veaux, par des Charolaises ou Normandes présentes sur le troupeau.
Mi-janvier, Maël Daniau a perdu une vache suite à un retournement de matrice. Après avoir pu téter le colostrum à sa mère, le veau a été adopté par une autre Charolaise ayant avorté quelques jours auparavant. « J’avais mis la vache dans une case avec des gros veaux pour qu’elle monte en lait. Par chance, ça a fonctionné et je vais pouvoir mettre le petit veau sous cette vache », détaille l’éleveur dans la vidéo.
1ère découverte de sa maman d’adoption, la vache se laisse faire pour l’instant affaire à suivre dans les prochaines têtées qui seront cruciales pic.twitter.com/jZiB4Zxeoj
— Maël Daniau (@DanMael85) January 13, 2023
Contacté par Web-agri, l’éleveur nous détaille le processus d’adoption. Si l’idéal est de bénéficier de la délivrance pour frotter le jeune veau avec afin que la mère le reconnaisse à l’odeur, d’autres méthodes existent pour faire accepter le veau. « La plupart du temps, je mets la vache dans une case de vêlage avec barrière et cornadis pour qu’elle ne bouge pas, et je fais téter le veau une première fois. Si je vois qu’elle se laisse faire, je retire la barrière pour les autres tétées, puis je la décroche du cornadis, explique Maël Daniau. Il faut généralement quatre à cinq jours pour que l’adoption se fasse. Lorsque la mère est agressive, je mets dans deux cases différentes en dehors des tétées pour protéger les veaux, comme on maintient un contact visuel, elle peut sentir le veau, et après plusieurs tétées tout rentre dans l’ordre ».
Des nouvelles de mon orphelin, adoption réussit sous Obéissante, le hasard fait bien les choses #ceuxquifontlaviande#Perseverance#charolaisepic.twitter.com/ake7oRsGCz
— Maël Daniau (@DanMael85) January 16, 2023
5 laitières pour 175 vaches allaitantes
Si l’adoption permet de soigner de jeunes orphelins sans avoir recours au biberon, Maël Daniau l’utilise également pour l’allaitement des veaux jumeaux. « Je préfère faire adopter que de laisser deux veaux sur une Charolaise. Lorsqu’ils sont deux, ils ont tendance à plus voler aux autres mères, et cela pénalise tout le lot », constate l’éleveur qui estime la production de ses vaches allaitantes entre 7 et 8 l de lait par jour.
Pour ce faire, il dispose de quatre Normandes, et d’une Montbéliarde qui servent de « tante » en allaitant en plus de leur veau, un à deux jeunes Charolais. Avec 175 vêlages en race charolaise et un peu moins de 10 % de jumelages, les cinq vaches laitières permettent d’éviter de perdre des veaux et d’assurer des croissances homogènes. Avoir quelque laitières lui permet également de congeler du colostrum, au cas où un jeune veau ne pourrait pas téter sa mère au vêlage.
« La petite intrus » dans le cheptel qui me sert de nourrice pour des jumeaux où des veaux qui n’ont pas de lait profites du grand air avant de rentrer demain pour la préparer à vêler #ceuxquifontlaviande@Agri85_pic.twitter.com/J1UhjCun3s
— Maël Daniau (@DanMael85) October 15, 2020
Le même processus d’adoption est suivi pour les laitières, « mais elles bougent moins car elles ont souvent déjà un veau ». Il prend cependant garde à faire connaître le deuxième veau avant que le premier né ne soit sevré.