Désherbage ciblé des rumex grâce au pulvérisateur Ara haute précision
TNC le 25/05/2022 à 18:40
Le groupe Dephy Ecophyto de la Creuse et de la Haute-Vienne a testé le désherbage de haute précision sur prairie avec le pulvérisateur Ara d’Écorobotix. Ce dernier permet de cibler la pulvérisation du produit spécifiquement sur la flore adventice afin d'éviter les traitements en plein.
Une buse tous les 4 cm pour une zone de traitement de 24 cm²
La pulvérisation de précision se met également au service de l’ entretien des prairies, avec l’Ara d’Écorobotix, plus besoin de réaliser des traitements en plein pour maîtriser la population de rumex ou de chardons. Un système de caméra permet de détecter les adventices pour les traiter spécifiquement.
Claude Juriens, responsable commercial pour Écorobotix nous détaille le fonctionnement de la machine : « L’outil est composé de 3 modules de 2 mètres. Dans chacun de ces modules se trouvent 2 caméras couleur, qui scannent environ 1 m² de surface chacune. Les images fournies sont analysées plusieurs fois par seconde afin de dissocier les cultures des adventices. Dans le cas des prairies, la machine cherche directement à identifier la flore adventice, comme les rumex et chardons. Cette information est envoyée aux barres de traitement pour déclencher la pulvérisation. »
Le saviez-vous?
Nous avons développé nos propres buses, de sorte qu’il n’y ait aucune fuite après chaque pulvérisation. Les buses se referment COMPLÈTEMENT en une fraction de seconde, pour délivrer un travail propre et ultra précis. Exemple: https://t.co/cejaRUfoGnpic.twitter.com/eF3BT52H8f— Ecorobotix (@ecoRobotix) March 5, 2022
Chaque module de la machine est équipé d’une barre de 2 m, comprenant 156 buses (une tous les 4 cm). Chaque buse est ainsi capable de traiter spécifiquement une surface de 3 x 8 cm pour assurer une pulvérisation hyper ciblée.
Faire disparaître les rumex, en gardant les trèfles dans la prairie
L’outil permettrait une réduction des volumes utilisés de l’ordre de 80 à 90 % d’après Écorobotix, il permet également de lutter spécifiquement contre certaines adventices sans altérer la flore prairiale. « L’une des principales problématiques de l’entretien des prairies est la maîtrise du rumex. La solution chimique apparaît très efficace, mais peu de produits sont homologués en prairie temporaire et permanente, et certains, comme l’Allié, présentent également une phytotoxicité sur les trèfles » explique Valérie Lacorde, ingénieure pour le réseau Dephy. Les essais menés par le groupe Dephy Ecophyto sur le désherbage ciblé avec l’Ara montrent que la pulvérisation de précision à l’Allié permet de combiner destruction du rumex et maintien du trèfle sur la parcelle. C’est donc un moyen de nettoyer la parcelle sans se priver de plantes aux valeurs alimentaires intéressantes.
Un investissement à hauteur de 90 000 €
Cette machine a un coût de 90 000 €. Pour Claude Jurien, « il faut avant tout regarder le retour sur investissement ». La machine présente un débit de chantier de 3 à 4 ha/h. Il est également possible de la faire travailler la nuit, ou par temps venteux : la proximité des buses au sol ainsi qu’un système de bâche permet d’augmenter les créneaux de pulvérisation potentiels. Pour le commercial, « il est possible de travailler 60 à 70 ha/jour. Tout dépend du nombre d’heures que l’on peut lui accorder ». Le partage du pulvérisateur en Cuma semble donc envisageable.
L’outil peut être utilisé sur d’autres productions, notamment sur cultures sarclées, ainsi que pour la pulvérisation sélective d’insecticide, fongicide ou engrais.
Une version robot disponible
L’ Avo, le robot de désherbage autonome d’Écorobotix repose sur le même fonctionnement que le pulvérisateur Ara. Equipé d’une rampe dotée de 52 buses à hauteur réglable capables de traiter chacune environ 20 cm². Le robot se déplace dans la parcelle de manière autonome grâce à un système de vision et de GPS RTK. Equipé de panneaux solaires, le robot peut traiter environ 5 ha avec 8 heures d’autonomie de batterie. L’outil peut être actif jusqu’à une dizaine d’heures en comptant le travail de nuit et le rechargement des batteries.