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En 2025, vers une production en hausse pour le lait UE et en baisse pour la viande


TNC le 14/10/2024 à 16:31
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Les marchés agricoles européens retrouvent peu à peu une forme de stabilité, selon la Commission européenne. (© fabioberti.it, AdobeStock)

Après une situation globalement stable en 2024, la Commission européenne s’attend à ce que l’offre en lait dans l’UE augmente légèrement en 2025, et que la production bovine se replie.

La Commission européenne vient de publier son rapport d’automne sur les perspectives à court terme pour les marchés agricoles de l’UE.

Du côté du lait, elle s’attend à des approvisionnements stables sur l’ensemble de l’année 2024 (+ 0,5 %/2023), avec une grande hétérogénéité selon les pays, en lien notamment avec les mauvaises conditions climatiques dans certaines zones : stabilité de la production en Allemagne et au Danemark, baisse aux Pays-Bas et en Irlande, hausse en France, en Espagne, en Italie et surtout en Pologne.

Elle estime le cheptel laitier en baisse de 0,3 % cette année, les rendements en hausse de 0,9 % et la teneur en matière sèche du lait en hausse « peu significative » : + 0,1 %.

Elle rappelle que les prix du lait cru se sont stabilisés depuis fin 2023, bien au-dessus des moyennes historiques. En parallèle, ceux des engrais ont baissé par rapport à 2022, et ceux de l’énergie se sont stabilisés à un niveau très supérieur à la moyenne décennale. Malgré la météo souvent adverse, « la disponibilité et la qualité des prairies et du fourrage » ont pu permettre « des coûts d’alimentation stables en 2024 ».

Vu l’évolution des prix des intrants et du lait, les marges des producteurs risquent de se réduire cette année, note le rapport.

Produits laitiers : reprise de la consommation « prudente et mitigée »

La production européenne de lait est attendue en légère hausse en 2025, car « dans l’hypothèse de conditions météo normales et de prix du lait cru toujours supérieurs aux niveaux historiques, le déclin du cheptel laitier (- 0,7 %) devrait être contrebalancé par une augmentation des rendements laitiers (+ 1 %) ».

Quant aux produits laitiers, la reprise de la consommation est restée « prudente et mitigée » selon les produits, l’inflation alimentaire étant toujours élevée en 2024. La tendance devrait se poursuivre en 2025. Notons que la production de fromage de l’UE pourrait encore augmenter, les exportations bénéficiant de prix compétitifs.

« La production de bœuf dans l’UE se stabilise en 2024 », précise aussi le rapport de la Commission européenne.

De fait, elle a augmenté au premier semestre – à cause des mauvaises conditions de pâturage en Europe centrale et de la forte demande à l’export – mais risque de diminuer d’ici à la fin de l’année, en raison d’une pénurie de jeunes bovins dans certains pays de l’UE.

L’offre restreinte continue à soutenir les prix de la viande et des animaux vifs. Couplés à des prix d’aliments « modérés », les prix élevés des carcasses « devraient favoriser de meilleures marges pour les engraisseurs ».

Des exports de viande bovine en hausse de 10 % sur un an

Et tandis que les prix à la consommation restent élevés, la consommation de viande bovine par habitant dans l’UE devrait baisser de 1,7 % en 2024 par rapport à 2023, à 9,6 kg.

En termes d’échanges, les exports de viande bovine devraient grimper de 10 % sur un an, boostés par les achats de la Turquie, tandis que les expéditions de bovins vifs auront diminué de 16 %, « en raison d’une relative pénurie d’animaux vivants et de difficultés d’accès à certains marchés pour des raisons géopolitiques ».

Le marché européen a été cette année « moins attractif pour les importations », qui se replieraient de 2 % sur un an.

Car dans un marché de la viande bovine relativement tendu au niveau mondial, les principaux partenaires de l’UE, notamment le Brésil, se tournent vers d’autres fournisseurs, comme aux États-Unis.

Et pour 2025 ? Le repli du cheptel devrait faire perdurer la tendance à la baisse de la production bovine (-1 %). Les exports d’animaux vifs diminueraient de 2 % par rapport à 2024. Et les importations de viande baisseraient de 1,5 % « en raison d’une baisse de production attendue au Brésil l’année prochaine ».