FCO : la France commande 2 millions de doses de vaccin supplémentaires
AFP le 05/11/2024 à 10:08
La France a lancé une commande de 2 millions de doses de vaccin supplémentaires contre la fièvre catarrhale ovine « dans la cadre d'une stratégie vaccinale adaptée à la rapide évolution de l'épizootie », a annoncé lundi la ministre de l'agriculture Annie Genevard, dans le Tarn.
L’Etat avait déjà commandé 11,7 millions de doses de vaccins contre la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3. Les 2 millions de nouvelle doses s’ajouteront à ce total et permettront « d’assurer une couverture vaccinale optimisée », selon le ministère.
La ministre a également annoncé la tenue en janvier 2025 d’assises du sanitaire animal visant à « reprendre un peu la main » contre les épizooties qui malmènent les élevages français.
« Il faut qu’on se mette tous autour d’une table, non seulement les professionnels, les éleveurs, mais aussi les laboratoires, les instituts de recherche, les services de l’Etat et qu’on réfléchisse à une stratégie partagée pour qu’on puisse reprendre un peu la main, ne pas toujours subir ces épidémies », a déclaré la ministre lors d’un point presse en marge de son déplacement sur un élevage ovin à Montgey (Tarn).
De retour en Occitanie auprès des éleveurs touchés par les crises sanitaires.
Je lancerai dès janvier les Assises du sanitaire animal pour anticiper les épizooties à venir. J’ai également lancé l’achat de 2 millions de vaccins supplémentaires pour endiguer l’épidémie de FCO 3. pic.twitter.com/uP7aiMSfVy
— Annie Genevard (@AnnieGenevard) November 4, 2024
La fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3, une maladie virale transmise par un moucheron, fait des ravages en Europe. Non transmissible à l’homme, cette épizootie s’est répandue à grande vitesse en France depuis sa première détection dans le Nord en août. On dénombrait plus de 7 000 foyers au 30 octobre.
La ministre a aussi dit vouloir impulser un changement de stratégie au niveau européen, avec pour objectif une « recherche coordonnée pour trouver des vaccins qui puissent être multicibles, qui ne traitent pas seulement un type de variants, parce que c’est une course effrénée et on sera toujours en retard ».
Annie Genevard, qui effectuait son deuxième déplacement en Occitanie après un passage dans les Pyrénées-Orientales mi-octobre, a souligné vouloir poursuivre le « dialogue », tandis que se profile un nouvel épisode d’actions d’agriculteurs en colère à partir du 15 novembre.
Elle a reconnu que les 75 millions d’euros du fonds d’urgence annoncé au sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme), début octobre, « ne suffiraient pas ». « C’est vous dire l’ampleur de la crise sanitaire », a-t-elle noté.
L’éleveur Nicolas Séménou, qui a reçu la ministre sur son exploitation avec sa double casquette de co-secrétaire général des Jeunes agriculteurs du Tarn, a confié au terme de la visite ne pas savoir si les annonces permettraient d’apaiser la « détresse économique de tout un secteur ».
« S’il n’y a pas de mesures concrètes pour le revenu des agriculteurs, ça va être difficile de contenir certaines personnes qui à l’heure actuelle n’ont plus rien à perdre », a-t-il ajouté en référence à la mobilisation annoncée à partir du 15 novembre.
« La ministre de l’agriculture est venue écouter le désarroi des éleveurs tarnais cet après-midi à Montgey, mais elle n’a apporté aucune solution concrète face aux fléau des maladies MHE (maladie hémorragique épizootique, ndlr) et FCO. C’est indigne du désarroi des éleveurs », a fustigé le président (PS) du conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond, dans un communiqué intitulé « Un petit tour et puis s’en va ».
La ministre de l’agriculture doit poursuivre mardi sa visite en Occitanie par un déplacement dans une exploitation viticole du département voisin de l’Aude.