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Fleury Michon a baissé ses prix et espère retrouver des acheteurs


AFP le 11/09/2024 à 08:35

L'industriel du rayon charcuterie-traiteur Fleury Michon a annoncé mardi avoir réduit ses prix au premier semestre « pour que la consommation reprenne » et parce qu'il achète les matières premières moins cher, ce qui a réduit mécaniquement son chiffre d'affaires dans les supermarchés.

Au cours des six premiers mois de 2023, Fleury Michon avait bénéficié de l’envolée des étiquettes, censée répercuter sur les consommateurs l’inflation des coûts de production industriels. De janvier à juin 2024, la courbe s’est inversée, entraînant un recul du chiffre d’affaires de 5,5 %, à 399,1 millions d’euros, selon le communiqué de la société.

Les ventes en supermarchés, la majeure partie de son activité, se sont même rétractées de 8,4 %, après avoir gonflé de 11,4 % un an plus tôt. L’entreprise a perdu « un peu de volume », mais surtout réduit ses tarifs, a expliqué à l’AFP le directeur financier Philippe Teisseire.

« Il y avait nécessité en 2023 d’ajuster les tarifs à la hausse parce qu’il fallait préserver les marges [face à l’inflation des matières premières (porc, volaille) et de l’énergie]. Et c’est ce que toute la profession a fait. Aujourd’hui, il est complètement légitime et normal d’ajuster les tarifs à la baisse », a-t-il souligné.

Vendre moins cher doit aussi permettre de « redonner un peu d’air pour que la consommation reprenne » alors que les Français remplissent moins leurs chariots depuis la crise inflationniste.

Son bénéfice net a bondi

Fleury Michon gagne moins d’argent dans les supermarchés, mais davantage dans les avions grâce aux plateaux-repas qu’il prépare pour les vols transatlantiques, depuis le Canada et les Pays-Bas.

Sur cette activité de « catering » aérien, « on avait perdu plus de 80 % de volume pendant les années Covid, 2020-2021 », rappelle Philippe Teisseire. Le rattrapage est plus rapide que prévu. « On ne va pas faire + 18 % tous les semestres. Mais la reprise est là », salue-t-il.

Le bénéfice net de l’industriel a lui bondi au premier semestre de 1,2 million à 46,7 millions d’euros du fait de la vente de ses parts dans une coentreprise, Platos Tradicionales, active en Espagne. « On est dans une situation financière saine aujourd’hui qui nous a permis de réduire l’endettement et d’avoir des perspectives favorables pour l’avenir », estime Philippe Teisseire.

Grandir par des rachats ou des investissements ? « Tout ça est à l’étude », élude-t-il. Fleury Michon ne se risque pas à des prévisions chiffrées pour le reste de l’année, estimant qu’elles pourraient devenir obsolètes si le prix d’un de ses ingrédients repartait à la hausse.