Grippe aviaire aux USA : des incertitudes sur le marché mondial du lait

Les premières conséquences de l'épidémie de grippe aviaire qui touche actuellement les États-Unis se font ressentir : sa collecte laitière ralentit, ce qui fait peser quelques incertitudes sur le marché mondial.

« Le niveau de l’offre sur le marché mondial du lait reste incertain pour les mois à venir compte tenu des dynamiques divergentes dans les grands bassins exportateurs », c’est la conclusion de Benoît Rouyer, économiste au Cniel dans sa note de conjoncture mensuelle.

Une collecte laitère en berne aux États-Unis 

En effet, la collecte laitière reste peu dynamique aux États-Unis alors qu’elle augmente en Nouvelle-Zélande et dans l’Union européenne. En cause : l’épidémie de grippe aviaire qui touche durement le pays depuis plus d’un an maintenant. Et alors que l’apparition de l’influenza aviaire restait sans impact sur le marché intérieur jusque là, on constate aujourd’hui une véritable baisse de production.

Par ailleurs, pour l’économiste, « cette situation pourrait perdurer dans les prochains mois car selon le dernier recensement de fin janvier, le nombre de génisses dans le pays n’a jamais été aussi bas depuis 1978 ».

En France, la collecte recule aussi

Benoît Rouyer détaille : « En France, après plusieurs années de baisse, la production laitière a de nouveau augmenté en 2024, mais le contexte sanitaire difficile pèse actuellement sur la collecte qui a reculé de 2,7 % sur les sept premières semaines de 2025. » Et bien que les charges, qui avaient atteint des niveaux records, baissent légèrement, elles restent très élevées. « L’indice Ipampa recule de 3 % par rapport à décembre 2023 (mais augmente de 22 % depuis 2020). »

Côté prix du lait chez les éleveurs, il était de 459 €/1000 l sur décembre 2024 pour le lait conventionnel, soit 28 € au-dessus de celui de décembre 2023.