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Prévisions

La production française de viande bovine devrait baisser de 1,2 % en 2024


TNC le 22/01/2024 à 17:06
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L'Idele cite la renationalisation de l'engraissement de jeunes bovins comme la "principale parade à court terme de la baisse de production" française de viande bovine. (© TNC)

La production française de viande bovine devrait encore baisser en 2024, mais à un rythme moins soutenu qu’en 2022 et 2023, rapporte l’Idele. Les exports de broutards vont probablement poursuivre leur repli, et la consommation de viande, attendue stable, devrait s'accompagner d'un rebond des importations.

La production de viande bovine devrait continuer de diminuer, mais moins vite qu’en 2023, prévoit l’Idele dans un communiqué. Après deux années de baisse d’environ 5 %, la production nette de bovins finis reculerait cette année de 1,2 % par rapport à 2023 et atteindrait 1,282 Mtéc (millions de tonnes équivalent carcasse).

« La réduction persistante des cheptels laitier et allaitant depuis sept ans limite le nombre de bovins disponibles pour la production de viande, malgré la renationalisation de l’engraissement de jeunes bovins qui constitue la principale parade à court terme à cette baisse de production », résume l’institut technique.

Plus en détails, la production de femelles baisserait de 1,8 % et 13 700 téc en 2024, un repli moindre par rapport à celui de 2023 (- 5,9 %). Côté allaitantes, la décapitalisation devrait continuer à ralentir : le rythme annuel de diminution du nombre de vaches est passé de – 3 % fin 2022 à – 2,1 % fin 2023, il serait de – 1,7 % fin 2024.

Les abattages baisseraient de 3,1 % en têtes et de 2,8 % en volume cette année, avec des poids moyens en hausse (+ 0,3 %).

Côté laitières, la décapitalisation devrait aussi marquer le pas en 2024 (2,3 % de vaches en moins fin 2022, 1,9 % fin 2023 et a priori 1,6 % fin 2024), grâce à « un prix du lait attractif pour les producteurs et des stocks de fourrages plutôt conséquents fin 2023 ». On assisterait en parallèle à « une rétention des vaches dans les élevages », d’où un recul des réformes laitières : – 2,5 % en têtes et en volume.

Le recul structurel se poursuit pour les veaux de boucherie et les bœufs

En bœufs, le recul structurel de la production devrait aussi se poursuivre en 2024, souligne l’Idele, mais à un « rythme fortement ralenti » par rapport à 2023 : – 1,2 % (soit 600 téc) contre – 10,7 %. Le poids moyen des animaux devrait encore baisser, en lien avec leur rajeunissement et « la moindre proportion de bœufs de race à viande pure ».

Déjà en forte baisse en 2022 et 2023 (environ -7 %), la production de veaux de boucherie perdrait encore 7 400 téc, soit 5 %.

Là aussi structurel, ce repli s’explique par « une consommation peu dynamique qui incite les intégrateurs à réguler la production pour maintenir un marché fluide, des départs en retraite non remplacés », la forte hausse des coûts de construction des nouveaux bâtiments, une réduction des mises en place depuis le printemps 2022 à cause de coûts alimentaires et énergétiques élevés, et une production de veau sous la mère en difficulté.

Selon ces prévisions, seule la catégorie des taurillons connaîtrait une hausse de la production en 2024, à + 1,8 % et + 6 500 téc. Les abattages de jeunes bovins laitiers s’annoncent « stables » cette année, une résistance qui pourrait s’expliquer par « le plus fort taux de contractualisation enregistré dans cette production ».

En races à viande, la production de jeunes bovins devrait se reprendre, grâce à « la réorientation partielle de broutards vers les engraisseurs français » et, là aussi, au développement de la contractualisation. Le poids moyen des carcasses des jeunes bovins progresserait légèrement.

Une consommation de viande stable et un rebond des importations

Entre la demande « particulièrement dynamique » de l’engraissement en France et une contraction des disponibilités, les exportations de broutards vont probablement baisser en 2024, d’environ 5 % et 50 000 têtes. Une chute moins marquée qu’en 2023 (- 7 %), « les engraisseurs italiens étant fortement dépendants des broutards français ».

L’Idele s’attend à ce que la consommation de viande bovine reste quasiment stable en 2024 : – 0,5 % (- 8 000 téc), contre – 3,7 % en 2023. De fait, « le bœuf reste attractif pour les consommateurs », il est « bien mis en avant en restauration », et les Jeux olympiques et paralympiques à Paris contribueront à maintenir la consommation cet été.

Notons néanmoins que la consommation de viande française baisserait de 1,8 % par rapport à 2023 en raison de la contraction des abattages en France, « notamment ceux de femelles ».

Face à cette consommation globalement stable, les importations de viande rebondiraient de 3,4 % et 12 000 téc pour « compenser le recul des abattages ».

Quant aux exportations de viande bovine, après leur forte baisse de 2023, elles devraient se redresser de 2,2 % et 5 000 téc en 2024, « alimentées par la production de jeunes bovins en hausse, d’autant que la demande pour la viande de jeunes bovins français sur les marchés européens pourrait être plus forte qu’en 2023 du fait des baisses de production prévues en Allemagne, en Italie et en Pologne ».