Le coronavirus fait chuter les ventes et les prix dans la foulée
TNC le 09/04/2020 à 09:20
« La filière laitière traverse actuellement une période de forte turbulence », constate Benoît Rouyer du Cniel. Dans sa note de conjoncture, il explique la désorganisation actuelle des marchés laitiers. Ventes en chute libre, prix à la baisse et production à la hausse. Pour l'économiste, « la période actuelle s'avère particulièrement critique ».
[En vidéo] Conjoncture laitière de mars 2020 par le Cniel :
« La crise liée au Covid-19 et aux mesures mises en place pour limiter la pandémie désorganisent profondément les marchés laitiers », annonce sans grande surprise Benoît Rouyer, économiste au Cniel.
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Les quatre grands circuits de vente des produits laitiers (commerce de détail, exportation, industrie agroalimentaire et RHD) sont affectés : les ventes sont globalement en baisse. Seul le commerce de détail sort partiellement son épingle du jeu puisque les ventes sont en forte hausse pour le lait liquide, la crème, le beurre, les produits ultra-frais et les fromages ingrédients. En revanche, cela ne concerne pas les fromages AOP et traditionnels dont les volumes de ventes ont chuté.
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Le prix de la poudre chute de 300 €/t en 15 jours seulement
L’expert poursuit : « Cette réorganisation des marchés se traduit par une diminution du prix des produits industriels qui reste relativement modérée pour le beurre mais beaucoup plus soutenue pour la poudre de lait écrémé : en l’espace de deux semaines, le prix de la poudre de lait écrémé a diminué de 300 €/t. »
Ventes à la baisse mais production à la hausse
Mauvaise nouvelle au mauvais moment car la production laitière arrive quant à elle dans sa période de pic saisonnier. « La période actuelle s’avère donc particulièrement critique d’un point de vue organisationnel, alerte l’économiste. Compte tenu du degré de saturation de nombreux outils, elle risque également d’amplifier la tendance baissière du prix des produits laitiers industriels au cours des prochaines semaines. »
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Benoît Rouyer rappelle cependant le dispositif de réduction de la production sur avril mis en place par le Cniel. Il ajoute que « l’assainissement du marché laitier dépendra également de l’activation par l’UE de mesures de stockage privé que le Cniel et ses différentes familles professionnelles appellent à mettre en place le plus rapidement possible. »
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