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Alimentation animale

Le marché des tourteaux est très instable


TNC le 26/08/2022 à 18:20
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Le tourteau de colza au départ de Montoir coûtait 327 €/t au 15 décembre, culminait à 510 €/t le 28 mars et se porte ce vendredi à 372 €/t. (©AdobeStock)

La volatilité du complexe oléagineux ces derniers jours entraîne une forte instabilité des prix des tourteaux de colza et de soja, qui demeurent à des niveaux bien supérieurs à ceux d’avant-guerre et continuent de préoccuper les éleveurs.

Les prix des tourteaux sont particulièrement instables ces jours-ci sur le marché français, souligne l’analyste Marius Garrigue sur Web-agri. En cause : la volatilité des cours du soja et du colza à l’international.

Les prix du soja ont ainsi été particulièrement chahutés à la bourse de Chicago ces derniers jours. Mardi soir, la fève de soja à livraison novembre a bondi de 25,75 c$/bu (9,4 €/t) en réaction à des pertes de cultures relevées sur le terrain dans les États américains de l’Ohio, du Dakota du Sud, du Nebraska et de l’Indiana.

Puis elle a reperdu 25,75 c$/bu deux jours plus tard à la faveur de conditions météo bénéfiques dans la Corn belt et un état des cultures de soja plus encourageantes dans l’Iowa, l’Illinois et le Minnesota.

Les cours du colza subissent eux aussi des mouvements brutaux. En décrue depuis la mi-mai sur le marché européen, ils ont perdu 60 €/t entre le 12 et le 22 août face à la production annoncée abondante en UE et la reprise progressive des exportations ukrainiennes, notamment.

Ils ont ensuite grapillé quelques euros/t et tentaient ce vendredi « un rebond vers les 630 €/t ». Une « note stable à haussière », selon Marius Garrigue, tirée par le retrait de la parité eurodollar et par la flambée des prix de l’énergie.

Pas de direction claire pour le marché des tourteaux

Le spécialiste évoque plusieurs éléments baissiers pour le marché des tourteaux : en particulier, une demande à moyen terme attendue en baisse en raison des risques de récession mondiale, et une offre oléagineuse qui s’annonce conséquente, notamment en Europe.

Mais la flambée des prix du gaz, suite à une nouvelle annonce de coupures d’approvisionnement russes, est plutôt de nature haussière car elle renforce l’ensemble de la filière des carburants, dont les biocarburants. Autre facteur haussier : le recul de la trituration de soja en Argentine provoque une baisse des disponibilités.

Les cours des tourteaux sont volatils et incertains, donc, et demeurent à des niveaux historiquement hauts depuis le début de la guerre en Ukraine.  Mi-décembre 2021, le tourteau de soja 48 % pellets au départ de Montoir sur l’échéance novembre-janvier coûtait 412 €/t, il a atteint un pic à 610 €/t le 14 mars 2022 et se trouve ce 26 août à 551 €/t.

Quant au tourteau de colza au départ de Montoir, il était de 327 €/t au 15 décembre, culminait à 510 €/t le 28 mars et se porte ce vendredi à 372 €/t.

Ces prix contribuent à la flambée des coûts d’alimentation, ce qui inquiète dans la plaine depuis plusieurs mois. « J’ai connu l’époque où, en vendant 1 000 l de lait, on pouvait acheter 1,5 t de soja. Aujourd’hui, avec la même quantité de lait, on peut acheter à peine 800 kg de soja… », déplore Grégoire sur la page Facebook des producteurs de lait.

Inquiétude d’autant plus forte que la sécheresse de ces dernières semaines fait craindre un déficit fourrager dans certaines régions…