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Le niveau de risque lié à la grippe aviaire relevé à « modéré » en France


AFP le 15/10/2024 à 11:01

Le ministère de l'agriculture a annoncé mardi relever le risque lié à la grippe aviaire de « négligeable » à « modéré » face aux craintes de contamination par les oiseaux migrateurs sauvages, quelques jours après le début de la campagne de vaccination des canards dans l'Hexagone.

« Compte tenu du risque d’introduction en France de virus de l’IAHP à partir de l’avifaune sauvage migratrice, le ministère de l’agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt relève le niveau de risque de « négligeable » à « modéré » sur l’ensemble du territoire métropolitain », a-t-il indiqué mardi dans un communiqué.

Le risque épizootique auquel sont exposés les volailles et autres oiseaux captifs en cas d’infection des oiseaux sauvages par un virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) est classé en trois catégories, « négligeable », « modéré » et « élevé ».

Ce risque avait été abaissé à « négligeable » le 3 mai 2024. Avant cela, la France était restée en niveau de risque « élevé » à compter de début décembre 2023.

Mais les cas d’infections d’oiseaux « se multiplient en Europe chez les oiseaux sauvages et en élevage, particulièrement en Europe de l’Est, jusqu’à l’Allemagne et l’Italie », a souligné mardi le ministère de l’agriculture.

Au total depuis début août, « dix-huit foyers de volailles, 35 foyers d’oiseaux captifs et 65 cas chez l’avifaune sauvage libre ont été détectés en Europe », indique ainsi le dernier bulletin hebdomadaire de la plateforme française d’épidémiosurveillance en santé animale.

Mises à l’abri, tests et camions bâchés

« Ces cas confirment une forte dynamique d’infection chez les oiseaux sauvages, y compris chez les oiseaux empruntant les couloirs de migration actifs en amont de la France », fait valoir le ministère.

Il existe donc une « possibilité de diffusion du virus par ces oiseaux migrateurs, de passage sur le territoire français métropolitain », indique l’arrêté publié mardi matin au Journal officiel, qui rend effectif mercredi le relèvement du niveau de risque.

Concrètement, le passage en niveau de risque « modéré » se traduit par la mise à l’abri de toutes les volailles dans les zones à risque particulier (ZRP) ou des palmipèdes âgés de moins de 42 jours dans les zones à risque de diffusion (ZRD) des élevages par la faune sauvage.

Tous les véhicules transportant des volailles doivent aussi être bâchés et les éleveurs doivent soumettre leurs canards et oies à des tests virologiques avant tout mouvement vers un autre élevage. Par ailleurs, « le transport et l’utilisation d’oiseaux appelants » pour la chasse connait aussi des restrictions, précise le ministère dans son communiqué.

Ces mesures viennent « en complément » de la campagne de vaccination obligatoire 2024-2025 pour les élevages de plus de 250 canards (hors reproducteurs), lancée depuis le 1er octobre et prise en charge à 70 % par l’Etat.

Vaccination des canards

Le renouvellement de cette campagne rendue obligatoire en 2023 était souhaité et attendu par les éleveurs de canards à foie gras après celle, réussie, de l’an dernier – seule une dizaine de foyers avaient été détectés depuis l’automne 2023.

L’épizootie de grippe aviaire, qui sévit plus largement en Amérique, en Europe, en Afrique et en Asie, a touché la France de 2015 à 2017 puis quasiment en continu depuis fin 2020. Le pays a euthanasié des dizaines de millions de volailles ces dernières années. Les pertes économiques se chiffrent en milliards d’euros.

Depuis le début de la saison, « quatre foyers de volailles, un foyer d’oiseaux captifs et neuf cas sauvages » ont été détectés en France, dont le dernier en date concernait fin septembre un élevage près de Morlaix (Finistère), selon la plateforme française d’épidémiosurveillance en santé animale.

La campagne de vaccination obligatoire a été mise en place pour casser cette spirale. « La surveillance, la biosécurité et la vaccination sont des piliers complémentaires de la prévention de l’IAHP », indique le ministère de l’agriculture dans son communiqué.

La France est le seul pays d’Europe à vacciner des animaux d’élevage contre la grippe aviaire, une démarche qui lui a fermé – au moins provisoirement – des marchés à l’export, comme le Japon.