Les astuces d’éleveurs pour améliorer la biosécurité
TNC le 13/03/2023 à 13:02
Pour éviter les maladies en élevage, le meilleur volet reste la prévention pour limiter les points d'entrée. Et ces derniers sont nombreux ! A l'issue de son Mooc sur la biosécurité, le GDS propose un aperçu des pratiques mises en place par les éleveurs pour éviter la propagation des maladies.
Pour limiter l’introduction, la circulation et la diffusion des maladies dans les élevages, GDS France, en association avec la SNGTV a collecté les astuces d’éleveurs.
Une aire d’équarrissage bien définie
Rémi Godfrin, éleveur laitier dans l’Aisne, pratique la vente de reproducteurs et d’animaux en lactation. Des pratiques qui le motivent à maintenir un troupeau indemne de toutes maladies. Son astuce : la mise en place d’une aire bétonnée pour l’équarrissage. Cette installation à proximité de la route, évite au camion de traverser toute l’exploitation. « Bien sûr, on a veillé à ce que ça ne soit pas à la vue des passants ! » précise l’éleveur. C’est aussi une manière de tenir à distance les cadavres des bâtiments.
Une fumière couverte
L’éleveur a également installé une fumière couverte. « Le bâtiment permet de stocker le fumier de toute l’année, et d’éviter que des animaux sauvages aillent sur les effluents stockés en plaine », précise l’agriculteur à la tête d’un troupeau pâturant.
Vide sanitaire et nettoyage
Le bâtiment de stockage de fumier lui permet de vider l’intégralité de la stabulation dès la sortie au pâturage. L’occasion de passer la stabulation au nettoyeur haute pression, et de faire un vide sanitaire jusqu’à l’automne.
Un pédiluve pour les visiteurs
Stéphane Chevalier, éleveur de Limousines dans l’Indre, a mis en place un pédiluve, afin de nettoyer les bottes de tous les intervenants extérieurs. « Comme on vend des reproducteurs, on a pas mal de visites. On cherche donc à avoir de la rigueur sur le nettoyage des bottes ». Le matériel issu de Cuma (remorque pour le curage des bâtiments) est également nettoyé a chaque échange. L’agriculteur veille aussi à ce que les livraisons (aliment, paille…) se fassent à l’extérieur de la zone d’élevage.
Une stricte gestion des quarantaines
« Comme nous faisons de la vente de reproducteurs et des concours, les animaux sont systématiquement isolés ». Au retour sur l’exploitation, les animaux sont déchargés dans le parc de contention, et une prise de sang est effectuée pour vérifier l’absence de maladies. De plus, chaque matin, toutes les vaches sont prises au cornadis, l’occasion de repérer les vaches malades et de les isoler si besoin.
Un bâtiment fermé
Rémi Gayout, éleveur dans le Nord de la Dordogne, dispose d’un bâtiment fermé sur les quatre côtés afin d’éviter les intrusions d’animaux sauvages. « Pas besoin de renards, chiens ou chats sur la table d’alimentation », commente l’éleveur. Pas besoin de murs en dur, un bardage léger ou des filets brise-vent peuvent faire l’affaire.
Des abreuvoirs inaccessibles à la faune sauvage
Sur sa parcelle, trois abreuvoirs sont desservis via un tuyau enterré depuis un tank à lait qui sert de réserve d’eau. Une pompe, alimentée par énergie solaire assure le remplissage les abreuvoirs. « Maintenant, les bêtes n’ont plus les pieds dans la gadoue » apprécie l’agriculteur qui rencontrait des problèmes de boiterie. La région étant touchée par la tuberculose bovine, il a opté pour des abreuvoirs assez hauts (60 à 70 cm) pour éviter que la faune sauvage puisse y avoir accès.
Des doubles clôtures
Au lycée agricole d’Ahun, des doubles clôtures sont installées pour éviter les contacts entre troupeaux. « Il n’y a pas de contact mufle à mufle entre les animaux », précise Eric Vivion, responsable des troupeaux lait et viande. Un seul piquet est installé, avec des rallonges pour éloigner les deux fils : un atout pour le nettoyage « pas besoin de s’arrêter aux piquets avec l’épareuse ». La double clôture présente également un intérêt pour la biodiversité, avec la mise en place d’une haie entre les parcelles.