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Accord de libre échange

Les éleveurs attendent un « non » ferme du gouvernement sur l’UE-Mercosur


TNC le 14/06/2023 à 14:06

En pleine discussion sur l'accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur, les éleveurs s'expriment via leurs syndicats pour réaffirmer leur désaccord et alerter le gouvernement quant à la cohérence de ses décisions.

Ce mardi 13 juin l’Assemblée Nationale a voté une proposition de résolution visant à clarifier et officialiser la position de la France contre la ratification de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et et le Mercosur. En d’autres termes, cet accord doit être modifié pour pouvoir être accepté. Cela rejoint les propos d’Emmanuel Macron au salon de l’agriculture en février dernier : « Un accord […] n’est pas possible s’ils [les pays du Mercosur, NDLR] ne respectent pas les mêmes contraintes environnementales et sanitaires qu’on impose à nos producteurs ».

Des craintes chez les éleveurs

Pour autant, les éleveurs attendent une position claire de l’État, par crainte de voir l’accord ratifié sans modifications réelles. Plusieurs syndicats se sont exprimés, comme la Coordination rurale qui dénonce une politique du « deux poids, deux mesures » : « la position de la France dans les instances européennes n’est toujours pas claire ».

La Confédération paysanne est quant à elle plus radicale : « ce sont l’ensemble des règles du commerce mondial basées sur le dogme du libre-échange qu’il faut changer. Les clauses-miroirs reformulées dans le texte en « principe de réciprocité des normes de production dans les échanges commerciaux » sont loin de répondre à tous les problèmes posés par les accords de libre-échange. »

La FNB s’est aussi exprimée dans un communiqué de presse : elle s’inquiète de l’objectif de bouclage de cette ratification d’ici la fin de l’année. « Ni le contenu de l’accord, ni « l’instrument additionnel » non-contraignant proposé par la Commission européenne, ne répondent aux « lignes rouges » françaises, fixées par Emmanuel Macron lors de sa visite au salon de l’agriculture. Rien n’est prévu – ni dans l’accord, ni dans l’instrument joint – pour garantir que les 99 000 tonnes de viandes bovines sud-américaines supplémentaires qui pourraient être importées à droits de douane réduits dans le cadre de cet accord ne proviennent pas d’élevages responsables de déforestation, d’élevages utilisant des antibiotiques comme activateurs de croissance et des pesticides interdits, d’élevages ne répondant pas aux normes de traçabilité et de bien-être animal fixées par la règlementation européenne. »

« Comment le gouvernement pourrait-il laisser passer un tel accord, à l’heure des engagements en matière de décarbonation ? Quel bon sens écologique, économique, social, y aurait-il à baisser notre production de viandes bovines pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre… tout en intensifiant les flux de bœuf brésilien vers les assiettes des consommateurs européens ? Plus que jamais dans ce contexte et comme le rappelle le vote crucial de l’Assemblée Nationale, ce 13 juin : la France doit donc dire NON, très clairement et sans ambiguïté, à l’accord Mercosur. »