Les vaches françaises perdraient 2,4 kg de lait par jour en été
Alimentation et fourrages le 18/06/2015 à 07:20
Daprès des études menées par Lallemand Animal Nutrition, les vaches laitières françaises souffriraient de la chaleur durant 6 à 12 heures par jour en été, même en stabulation. Ce stress thermique engendre des pertes de production de plus de 3,5 kilos de lait par jour dans des régions comme la Vendée ou les Pyrénées-Atlantiques.
Les bovins sont des , incapables de transpirer suffisamment pour réguler leur température corporelle. Au-delà de 24°C pour 20 % d’humidité dans l’air, l’index couplant la température et l’humidité appelé « TH index », atteint « 68 », zone où les vaches commencent à souffrir de stress thermique.
Le fabricant d’aliments et levures Lallemand Animal Nutrition a mené une étude à travers l’Europe sous différents climats : Royaume-Uni, Espagne, France, Suisse, Italie, République Tchèque, Pologne… « Le stress thermique est bien une réalité en France et même en Suisse. En conséquence, ! A moyen et long terme, des problématiques liées à la santé et aux performances peuvent aussi apparaître comme les cellules somatiques du lait, des mammites, ou des problèmes de fertilité… »
Dans les Pays du Sud comme l’Italie ou l’Espagne, bien que les bâtiments soient équipés de ventilateurs et d’asperseurs, les bovins peuvent passer entre 13 et 18 heures par jour en conditions de stress thermique, pour des pertes de lait estimées jusqu’à 5,5 kg/VL/j. Dans ces pays, il est courant de modifier la ration à la fin du printemps pour mieux résister à la chaleur (voir ci-dessous). Des pays étudiés, seule la Grande-Bretagne s’en sort plutôt bien, avec une moyenne en été de seulement 2h20 d’index TH supérieur à 68.
Les vaches françaises ne sont pas épargnées par la chaleur estivale, même lorsqu’elles restent la journée à l’ombre sous les bâtiments. Globalement, il apparaît que les élevages français passent en moyenne 10 heures par jour au-dessus du seuil de stress thermique. Les se situent autour de 2,4 kg par jour en moyenne : de 1,8 kg/VL/j en Bretagne (Ille-et-Vilaine) jusqu’à 3,7 kg/VL/j en Vendée.
Pour les essais menés par Lallemand, les mesures de températures et d’hygrométrie sont prises toutes les 30 minutes par une sonde située au niveau des animaux dans le bâtiment. Le pour les vaches laitières est dit modéré (en jaune) avec un Thi compris entre 68 et 71, le stress modéré à sévère (en orange) est compris entre 72 et 79 Thi, au-delà d’un Thi supérieur à 80 le stress thermique est considéré comme sévère (rouge). Les pertes de lait sont estimées en fonction de ces stress et la moyenne du troupeau.
– Ille-et-Vilaine : 6h20min de stress thermique – 1,84 kg/VLj (du 15/07 au 30/09/14)
– Mayenne : 7h54min de stress thermique – 2,30 kg/VL/j (15/07 au 9/10/14)
– Sarthe : 8h59min de stress thermique – 2,60 kg/VL/j (19/07 au 12/09/14)
– Vendée : 12h46min – 3,74 kg/VL/j (du 24/06 au 02/09/13)
– Indre-et-Loire : 12h07min de stress thermique – 3,58 kg/VL/j (du 25/06 au 30/09/13)
– Pyrénées Atlantiques : 11h58min de stress thermique – 3,52 kg/VL/j (du 15/07 au 09/10/2014)
– Suisse Argovie : 5h45min de stress thermique – 1.41 kg/VL/j (du 5/07 au 9/10/14)
– Suisse Zug : 8h37min de stress thermique – 2.51 kg/VL/j (du 31/07 au 30/09/14)
– Suisse Fribourg : 10h33min de stress thermique – 3,09 kg/VL/j (du 17/07 au 31/08/14)
Le stress thermique a un impact négatif sur le comportement, la physiologie, et les balances énergétique et antioxydante de l’animal. Ainsi, une exposition prolongée au stress thermique peut avoir d’importantes conséquences à moyen et court terme, en particulier sur la santé des vaches laitières, leur reproduction et donc leur longévité :
– Une diminution de la rumination et une altération du comportement alimentaire accroissent le risque de sub-acidose.
– Un statut antioxydant en berne accroît le risque de mammites et de cellules somatiques dans le lait, et réduit également la fertilité (taux de conception).
– Une balance énergétique négative (liée aux dépenses de thermorégulation) peut affecter l’état corporel
« Il faut garder à l’esprit que lorsque une vache commence à montrer des signes cliniques de stress thermique (halètement, baisse d’ingéré…), il est peut-être déjà trop tard ! L’efficacité ruminale, le statut antioxydant et la production laitière sont déjà touchés, explique Lallemand.! »
En été, le rumen des vaches en lactation, des vaches taries et des élèves sera toujours plus performant avec une pour éviter les fermentations :
– Utiliser un fourrage frais et stable après ouverture pour la ration des vaches laitières. Utiliser des fourrages de bonne qualité et facilement dégradables avec une taille de fibres adéquate et bien assurer un bon mélange de la ration pour éviter le tri.
– Bien gérer et plannifier son silo afin d’avoir une avancée rapide du front d’attaque pendant les mois d’été.
– Si nécessaire, distribuer la ration plus d’une fois par jour et veiller à distribuer plus le soir (55 à 60 %) et moins pendant la journée (40 à 45 %).
– Afin de compenser partiellement la baisse d’ingéré, il est possible d’accroître la valeur énergétique de la ration. Un supplément de matières grasses ou d’amidon peut aussi s’avérer utile. Une source de fibres de qualité aidera à stabiliser le rumen.
– Il est également essentiel de bien équilibrer les minéraux dans la ration, car la chaleur entraîne une perte de sodium et de potassium.
– Une complémentation en antioxydants et levures vivantes (voir encadré) aidera au bon fonctionnement ruminal.
Et bien sûr de l’eau propre et fraîche toujours disponible, ainsi qu’un bâtiment bien ventilé naturellement et/ou mécaniquement.