Les vraies conséquences de l’élevage bovin sur l’environnement
TNC le 14/11/2018 à 05:57
L'élevage bovin et ses conséquences sur l'environnement sont souvent pointés du doigt dans les médias grand public. Pour clore le débat, l'Institut de l'élevage a produit un recueil de chiffres clés couvrant l'ensemble des interactions entre les exploitations bovines et leur milieu. Et visiblement, les conséquences de la filière sur l'environnement ne semblent pas aussi catastrophiques que ce qu'on tente de nous faire croire.
Qualité et consommation d’eau, gaz à effet de serre, produits phytosanitaire, consommation d’énergie… Depuis quelques temps, ces éléments inhérents à l’élevage bovin font couler beaucoup d’encre. On entend souvent qu’il faut « 13 000 litres d’eau pour produire 1 kg de bœuf » ou encore que l’élevage bovin est « le secteur qui émet le plus de gaz à effet de serre ». Afin de tordre le cou aux idées reçues, l’Institut de l’élevage a conçu une brochure qui rassemble les véritables chiffres et met en avant les investigations conduites par les filières d’élevage en faveur de l’environnement lors des 20 dernières années ainsi que les initiatives mises en place pour l’élevage de demain.
De l’eau de qualité et en quantité raisonnable
L’Idele rappelle que l’engagement de nombreux élevages dans le PMPO (programme de maîtrise des pollutions d’origine agricole) a permis de réduire de 30 % l’utilisation d’engrais azoté minéral entre 1990 et 2010. Cela contribue à une reconquête de la qualité de l’eau, notamment des les zones vulnérables d’élevage.
Pour ce qui est de la consommation d’eau, les élevages bovins consomment moins d’1 % des prélèvements nationaux. D’ailleurs, parmi les 33 milliards de m3 d’eau prélevés en France chaque année, le secteur agricole ne représente que 16 % (principalement pour de l’irrigation). L’Idele insiste : « il faut 5 à 10 l d’eau pour produire 1 litre de lait et 50 à 70 l pour 1 kg de viande », on est bien loin des chiffres exorbitants sortis régulièrement dans les médias grand public.
Méthane et ammoniac : les bêtes noires de l’élevage
Si l’agriculture française représente 98 % des émissions d’ammoniac, l’élevage représente 42 % des émissions liées principalement à la gestion des effluents (les 56 % restants sont liées au secteur agricole hors bovins). Néanmoins, en 25 ans, la filière a su réduire ses émissions de 7 %. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que les systèmes pâturants sont les plus sains au niveau de la qualité de l’air.
Concernant les émissions de gaz à effet de serre, l’élevage bovin y contribue à hauteur de 10,4 %. Il se situe derrière le secteur des transports (29 %) et derrière le secteur tertiaire et résidentiel (19 %). En 20 ans, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 11 %. De plus, 30 % de ces émissions sont compensées par le stockage de carbone lié aux prairies et aux haies.
Des produits phytosanitaires : un peu, mais de la biodiversité : beaucoup
On pointe souvent du doigt l’utilisation de produits phytosanitaires. Cependant, les éleveurs utilisent 40 % de phytos en moins sur leurs cultures en rotation que les exploitations en grandes cultures. De plus, 28 % de la SAU nationale est composée de prairies permanentes sur lesquelles il n’y a aucun phyto.
L’institut rappelle d’ailleurs que l’élevage bovin contribue à la préservation de la biodiversité grâce à ses prairies et ses haies (1 ha de prairie permanente est par exemple entouré de 160 m linéaires de haies). Elles abritent de nombreuses espèces : on trouverait dans les zones d’élevage herbivores 13 des 29 espèces de chauve-souris présentes en France, 13 des 20 espèces de bourdons, 40 à 70 espèces d’oiseaux et 1,1 tonne de vers par ha de prairie.
De l’énergie et des emplois
Les bovins contribuent pour 24 % aux consommations d’énergie du secteur agricole mais celles-ci ont fortement baissé au cours des 20 dernières années (- 22 % de 1990 à 2010 grâce à des économies faites sur les achats d’aliments et d’engrais). De plus, ces élevages produisent 24 % du total de l’énergie renouvelable produite par l’agriculture (8 000 élevages français produisent de l’énergie grâce à la méthanisation, le photovoltaïque, l’éolien…).
Il est aussi pertinent de rappeler que les élevages bovins (qui représentent 178 000 exploitations, soit 40 % des fermes françaises) fournissent 421 000 emplois associés (dont 219 000 de façon directe).