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Lindt & Sprüngli prévoit une augmentation à deux chiffres de ses prix en 2025


AFP le 04/03/2025 à 15:57

Lindt & Sprüngli a augmenté ses prix de 6,3 % en 2024 et va encore les relever en 2025, avec une hausse probablement « à deux chiffres », a indiqué mardi son directeur financier, compte tenu de la pression sur les cours du cacao.

En Bourse, le titre grimpe cependant, les hausses de prix négociées l’an passé et le contrôle étroit des coûts ayant permis au chocolatier suisse de publier des résultats annuels meilleurs qu’attendu.

Pour 2024, le groupe, propriétaire notamment des pralines Lindor, a enregistré un bénéfice net de 672,3 millions de francs suisses (715,7 millions d’euros), en hausse de 0,1 % par rapport à l’année précédente, la base de comparaison étant élevée en raison d’un effet fiscal unique en 2023. Sa marge opérationnelle a également dépassé les prévisions, à 16,2 %, contre 15,6 % en 2023, a indiqué le groupe dans un communiqué.

Les analystes interrogés par l’agence suisse AWP tablaient en moyenne sur un bénéfice de 653 millions de francs et une marge à 16,1 %. En janvier, le groupe avait déjà publié son chiffre d’affaires annuel, en hausse de 5,1 % sur un an, à 5,47 milliards de francs, ses ventes progressant de 7,8 % hors effets de changes.

Comme ses concurrents, Lindt & Sprüngli a relevé ses prix face à l’envolée des cours du cacao, ce qui ne l’a pas empêché de faire croître ses volumes de vente, notamment grâce à des gains de parts de marché.

Avec ces hausses de prix, les consommateurs ont eu tendance soit à se tourner vers des marques de distributeurs dans les supermarchés, soit à réduire leurs achats, mais en dépensant davantage les fois où ils ont voulu s’offrir une douceur au profit de marques « comme Lindt », a expliqué Adalbert Lechner, le directeur général du groupe, lors d’une conférence au siège de l’entreprise à Kilchberg, près de Zurich.

Pralines et lapins de Pâques

La croissance des ventes a été portée par les produits à plus fortes marges, dont les pralines et moulages, comme les lapins de Pâques et oursons de Noël. « L’élasticité des prix » est moindre « sur les produits saisonniers que sur les produits du quotidien », a expliqué M. Lechner, les consommateurs étant généralement moins regardants quant au prix pour ces produits qu’ils n’achètent que quelques fois par an.

Pour 2025, le directeur financier, Martin Hug, s’attend à une augmentation « à deux chiffres », sans donner d’indications plus précises à ce stade en attendant les résultats des négociations avec les supermarchés.

Dans un commentaire boursier, Patrik Schwendimann, analyste à la Banque cantonale de Zurich, a dit s’attendre à ce que le groupe soit contraint de relever ses prix « de 10 % », la question selon lui étant de savoir « dans quelle mesure les volumes vont être affectés par ces fortes hausses de prix supplémentaires ».

Face à de mauvaises récoltes, les cours du cacao ont fortement augmenté deux années de suite. À la Bourse de New York, ils ont grimpé de 70 % en 2023, puis de 161 % en 2024, terminant l’année à 9,165 dollars la tonne.

Augmentation du dividende

Selon Jean-Philippe Bertschy, analyste de Vontobel, ces résultats annuels montrent néanmoins que le groupe suisse parvient à bien « naviguer » à travers « cet environnement de prix sans précédent pour les fèves de cacao », écrit-il dans une note de marché.

Vers 14h00 GMT, l’action de Lindt & Sprüngli – la plus chère de la Bourse suisse – gagnait 6,88 %, à 118 000 francs suisses. Le bon de participation s’appréciait de son côté de 8,88 % à 12 445 francs suisses, à contre-tendance du SPI, l’indice élargi de la Bourse suisse, qui perdait 1,01 %.

En Bourse, le titre était également porté par l’augmentation du dividende, relevé de 7,1 % pour l’exercice 2024, à 1 500 francs par action et à 150 francs par bon de participation Le groupe s’attend à ce que les hausses de prix fassent gonfler ses ventes en 2025. Selon ses prévisions, elles devraient progresser de 7 à 9 % hors effets de changes en 2025, mais retrouver ensuite leur rythme habituel de croissance, de l’ordre de 6 à 8 %.