MHE, FCO-3 et 8 : quel taux d’incidence et quelle mortalité en bovin ?
TNC le 13/01/2025 à 13:58
L’année 2024 a été marquée par la cohabitation de plusieurs fronts épizootiques en France. Avec maintenant plusieurs mois de recul, les GDS France, appuyés par la plateforme ESA, publient un aperçu des taux de morbidité et mortalité pour les sérotypes 3 et 8 de la FCO, ainsi que des données sur le MHE.
En cinq mois, la FCO-3 a progressé en France pour étendre la zone réglementée à la quasi-totalité du territoire. Pas moins de 8 436 foyers ont été comptabilisés (ovins et bovins) sur 49 départements en 2024. La moitié nord-est du pays a été particulièrement touchée, avec d’importantes densités de foyers. Deux autres régions, autour de la Sarthe et du bassin charolais, se sont également dessinées. Si la moitié sud du pays semble relativement épargnée, l’apparition de foyers isolés a contribué à étendre la zone réglementée jusqu’aux Pyrénées et aux Alpes-Maritimes.
La quasi-totalité du territoire en zone réglementée FCO-3
En décembre, les GDS ont collecté les données des exploitations touchées par la FCO-3 et 8, une manière d’avoir un premier aperçu de l’impact de la maladie sur les troupeaux. Autant dire que la FCO-3 a des conséquences très disparates : pour ce sérotype, la morbidité (nombre de cas sur une population donnée) est comprise antre 0 et 98 %. Cela veut dire que la présence de la maladie sur l’exploitation peut se caractériser par quelques cas isolés, ou au contraire, entraîner des symptômes sur l’intégralité des animaux. Mais cette seconde option reste rare : dans 50 % des cas, on dénombre 6 animaux malades sur des troupeaux de 100 têtes.
Globalement, la mortalité est faible à l’échelle collective, mais certains élevages connaissent tout de même des pertes notables. « Presque un tiers des élevages ont perdu au moins une vache », note le rapport du GDS.
Si les pertes sont contenues en élevage bovin, les cas d’avortement sont un peu plus courants. « Au moins 44 % des élevages bovins ont observé de 1 à 20 avortements », explique le GDS.
Moins de mortalité avec le sérotype 8
Si le sérotype 8 a fait sa première apparition en France en 2006, massivement combattue par la vaccination, l’arrivée d’une nouvelle souche en 2023 a ravivé l’impact clinique de la maladie. Considérée comme enzootique au territoire nationale, elle n’entraîne pas de restrictions de circulation dans l’Hexagone. Il n’empêche que la maladie a été repérée sur plusieurs milliers de foyers en 2024, et n’est pas sans peser sur la situation sanitaire française.
La FCO-8 présente une morbidité entre 0 et 77 %, avec une médiane autour de 3 %. Cela revient à dire que sur un troupeau de 50 vaches, on dénombre autour de 2 animaux malades dans 50 % des cas : un petit peu moins que pour la FCO-3.
La maladie induit également de la mortalité : au moins un quart des exploitations touchées ont perdu au moins une vache (contre un tiers pour la FCO-3). Enfin, « au moins 20 % des élevages ont observé de 1 à 6 avortements », précise le rapport du GDS.
La MHE progresse lentement
La MHE a également marqué l’année 2024, avec 3 750 élevages touchés entre le 1er juin 2024, date de reprise de la maladie, et le 2 janvier 2025. La maladie se concentre toutefois plutôt sur le quart sud-ouest de la France, avec d’importants foyers dans les Pyrénées, le sud-ouest du Massif central, ainsi que dans les Pays de la Loire.
À titre de comparaison, les résultats d’enquête du GDS dans les Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées à l’automne 2023 montraient que dans 50 % des cas, 13 % du cheptel adulte était atteint par la maladie. La mortalité est également variable, comprise entre 0 et 10 %.