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Protection des cultures

Nécessité « d’assurer des solutions viables pour protéger nos cultures »


TNC le 15/09/2023 à 18:00
Paysage

Les producteurs de grandes cultures réclament un vrai plan pour réussir les transitions.

Alors que le plan phyto annoncé par Elisabeth Borne en février proposait une nouvelle méthode de travail entre les pouvoirs publics et la profession agricole, les producteurs de grandes cultures s'inquiètent « d'une absence totale de concertation et des décisions sans cohérence ». Dans une lettre commune pour le gouvernement, ils dénoncent une « méthode totalement contre-productive pour réussir les transitions ».

« Nos filières sont résolument engagées dans les transitions alimentaires, énergétiques, climatiques et proposent des solutions concrètes pour relever les nombreux défis. Mais aujourd’hui, où est la concertation ? Où sont les engagements des Pouvoirs publics ? » interrogent les présidents de l’AGPB, l’AGPM, la Fop, la CGB et l’UNPT, les associations spécialisées en grandes cultures, dans leur appel commun au gouvernement.

« La « nouvelle méthode » annoncée en février dernier semble privilégier la disparition des solutions de protection des cultures plutôt qu’un réel développement de solutions alternatives. Il ne s’agit pas d’être pour ou contre les produits phytosanitaires mais de s’assurer de solutions techniquement et économiquement viables pour protéger nos cultures », expliquent les producteurs. 

« Nos propositions restent à ce jour sans réponse alors que dans le même temps, les aléas climatiques, ravageurs et maladies se multiplient, les contraintes pleuvent, les impasses agronomiques s’accumulent et fragilisent durablement nos productions et notre souveraineté agricole », alertent l’AGPB, l’AGPM, la FOP, la CGB et l’UNPT. Derniers exemples en date : « l’annonce de la prochaine hausse de la redevance pour pollutions diffuses (RPD) et les possibles interdictions de molécules ignorant les réalités agronomiques pourtant exposées par les experts et reconnues chez nos voisins européens. »

Les producteurs de grandes cultures demandent « un vrai plan, sécurisé sur le temps long et doté d’investissements à la hauteur des enjeux ! ». Ils estiment à « plus de 20 Md€ les besoins d’accompagnement de leurs filières sur les prochaines années. Cela concerne l’accélération de la recherche pour des solutions innovantes permettant l’optimisation de la protection des cultures et la décarbonation, ainsi que les investissements indispensables pour accompagner les agriculteurs dans leur prise de risque : formations, conseils, aides aux investissements dans les nouvelles techniques et technologies ».

Ils demandent des « réponses concrètes » du gouvernement. « En cette période où des millions de nos concitoyens connaissent de réelles difficultés d’accès à une alimentation française accessible à tous, notre capacité à produire et à nourrir dignement mérite une méthode sincère et efficiente que nous souhaitons co-construire avec l’ensemble des acteurs pour réussir les transitions ! »