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Première inflexion sur le cours du broutard après six mois de hausse


TNC le 22/07/2024 à 17:58
Grosveaucharolais

Malgré la baisse de la cotation du broutard charolais, les cours restent largement au dessus du niveau de l'année dernière. (© TNC)

Durant le premier semestre 2024, le cours du broutard a été porté par la diminution du nombre de naissances sur le troupeau allaitant. En cause : la décapitalisation bovine, un regain d’intérêt pour l’engraissement couplé à un report des vêlages vers l’automne.

Après six mois de hausse, le prix du broutard enregistre une première baisse. « Il n’avait fait qu’augmenter depuis le début de l’année », constate Maxime Le Glaunec, agroéconomiste, dans les Tendances lait et viande de l’Institut de l’élevage (Idele).

Les broutards charolais de classe U 450 et U 350 ont respectivement perdu 7 et 8 centimes ces deux dernières semaines, après avoir enregistré une hausse de 65 centimes du kilo vif sur six mois. Côté Limousin, la deuxième race la plus présente sur le territoire, le cours est stable après avoir gagné 30 centimes du kilo vif sur le dernier semestre.

Baisse passagère, ou réel repli du cours ? Difficile de se prononcer. Ce qui est sûr, c’est que la hausse continue du prix du broutard s’explique par une diminution du nombre de naissances sur les fermes. « Nous enregistrons une baisse de 5 % sur la période janvier à mai 2024 », décrypte Maxime Le Glaunec. En cause : la décapitalisation, mais également un report de vêlages vers l’automne. Quoi qu’il en soit, 80 000 broutards manquent sur les marchés en comparaison au niveau de l’an dernier.

Dans le même temps, la demande reste soutenue. Et si l’export vers l’Italie est à la baisse (- 8 % par rapport au niveau de 2023), c’est surtout du fait du manque d’offre. Même tendance vers l’Espagne.

La France abat de plus en plus de JB

Le manque de disponibilité se ressent sur les cours des jeunes bovins. En Italie, la pénurie soutient les cours. « La baisse des disponibilités en broutards français a restreint les mises à l’engraissement depuis de longs mois dans les ateliers de la plaine du Pô », précisent les Tendances. En mai, les abattages de bovins âgés de 1 à 2 ans étaient au plus bas depuis au moins 3 ans.

Pour compléter cette offre restreinte, les abatteurs achètent directement des bovins finis en France. D’autant que dans l’Hexagone, le jeune bovin a engagé sa baisse saisonnière. Les cotations du JB R avoisinent les 5,18 €/kg, soit une baisse de 2 centimes en un mois. Car si les broutards se font rares, la France enregistre un regain d’intérêt pour l’engraissement. Les abattages de jeunes bovins de type viande et croisés sur le dernier mois ont augmenté de 8,7 % par rapport à 2023, et de 10 % en tonnage.