Quelle complémentation au robot de traite ?
TNC le 21/11/2024 à 05:38
En passant au robot de traite, il faut bien réfléchir aux concentrés distribués pour optimiser son coût de production. Bien qu’il augmente forcément, le coût alimentaire peut être maîtrisé selon Louis Jacquin, conseiller pour Littoral Normand.
La mise en route d’un robot de traite rime-t-elle forcément avec augmentation du coût alimentaire ? C’est la question posée à Louis Jacquin, consultant nutrition et robot chez Littoral Normand, qui répond de façon mesurée : « On a effectivement une augmentation mais elle fluctue énormément selon les élevages. Pour ceux qui décident de réduire, voire d’arrêter le pâturage avec le passage au robot, c’est flagrant ! »
Un écart de 10 €/1000 l de coût alimentaire entre les élevages robotisés et ceux en salle de traite.
« On était l’hiver dernier à 140 €/1000 l de coût alimentaire vaches laitières pour les élevages robotisés suvis par Littoral Normand. Un écart de 10 €/1000 l avec le groupe salle de traite. » Pour le conseiller, il est important de suivre cet indicateur de façon mensuelle tout en regardant ce qui se passe au niveau des produits car « en général, la marge à la vache progresse avec le passage au robot. »
Quels aliments au robot de traite ?
Les concentrés ont deux fonctions au robot : attirer à la traite et couvrir les besoins de l’animal. « L’idée c’est d’optimiser la performance et le coût de production en ajustant les apports en fonction du stade de lactation », appuie l’expert.
Mais alors quels aliments distribuer au robot de traite ? Louis Jacquin répond : « On a beaucoup de possibilités. On peut travailler avec des produits simples et même des matières premières directement, ou bien avec des aliments plus élaborés. Dans tous les cas, il faut surtout s’assurer que la distribution se fasse correctement. » En quantité, on peut démarrer à 1 kg d’aliment par jour, voire moins, mais éviter de dépasser les 7,5 kg/jour.
Pour le conseiller, avoir 3 aliments solides au robot peut être intéressant. Le but : piloter les apports en fonction des besoins spécifiques de chaque animal, liés en partie à son stade de lactation. « On peut par exemple choisir un aliment de production spécifiquement pour les fraîches vêlées. » Il peut aussi y avoir un aliment liquide et un distributeur d’additifs pour les cures ou en ciblage sur certains animaux.
Maîtriser les réglages
En ce qui concerne les réglages de distribution des aliments au robot de traite, l’expert conseille de réaliser plusieurs tables. De son côté, il mise sur une table pour les démarrages, une autre en fonction de la production des 50-120 jours et une troisième pour les 120 jours et plus. Il faudra penser à différencier primipares et multipares, et différencier aussi les races si plusieurs dans le même élevage.
Quelques paramétrages sont également à vérifier :
– la vitesse de distribution (à adapter en fonction de la nature du produit et du temps de présence moyen dans la stalle),
– la quantité d’aliment maximale par visite (pour ne pas donner trop d’aliments par passage)
– le % de report
– l’augmentation et la diminution d’aliment par jour (en fixant des paliers pour adoucir les changements)
Dernière recommandation du conseiller robot : « Penser à calibrer régulièrement les aliments et vérifier le compteur à lait du robot. »