Quoi de neuf dans les légumineuses fourragères annuelles ?
TNC le 19/12/2023 à 09:24
Au cours du Sommet de l’élevage 2023, Silvère Gelineau, ingénieur spécialisé en cultures fourragères chez Arvalis, a exposé les dernières nouveautés en matière de cultures fourragères annuelles.
Plus rapides, plus couvrantes, capables d’être associées positivement à d’autres plantes, les légumineuses fourragères évoluent et proposent de nouvelles possibilités aux éleveurs. Silvère Gelineau, ingénieur spécialisé dans les productions fourragères, a présenté les derniers essais réalisés par Arvalis en la matière.
Le contexte
Les tests ont été réalisés sur deux années selon les modalités suivantes : semis d’automne (septembre – octobre) et une seule récolte, avant le 15 avril.
Les paramètres étudiées sont les suivants :
– Vitesse d’installation
– Taux de couverture du sol
– Capacité d’association
– Valeur alimentaire et cinétique d’évolution
– Capacité de production
Les résultats
Les taux de couverture en sortie d’hiver
Avec un semis précoce (le 20 septembre), toutes les espèces testées atteignent au moins 70 % de la surface. Le meilleur résultat est obtenu avec la vesce velue, qui atteint presque 100 % de couverture. Les moins performantes sont le trèfle de Perse, la vesce commune et la féverole.
Avec un semis tardif (10 octobre), la couverture est plus faible : 35 à 60 %.
La vitesse de couverture
Les espèces qui couvrent le sol le plus rapidement sont le trèfle de Perse et la vesce velue.
Les meilleurs potentiels de productions
Les meilleurs rendements sont obtenus avec le trèfle de Perse et la vesce velue, puis le trèfle d’Alexandrie, le trèfle incarnat, la vesce commune et le trèfle de Micheli.
Les espèces les plus précoces
La féverole, la vesce, le trèfle incarnat et le trèfle de Micheli sont les espèces les plus précoces.
Leurs valeurs en MAT à la récolte sont élevées – entre 20 et 25 % – avec des UF « qui tiennent la route », d’après Silvère Gelineau.
Les meilleures espèces à associer
– La féverole, le pois fourrager et la vesce velue ont une agressivité suffisante pour bien supporter la concurrence.
– Les trèfles d’Alexandrie, de Micheli, incarnat, squarrosum, ainsi que les vesces commune, de Narbonne, de Pannonie peuvent être associés mais en faisant attention au dosage et à l’agressivité de l’espèce associée.
– Le trèfle hybride, le trèfle vésiculé et la lentille noirâtre ne supportent pas la concurrence. Ils ont donc un très faible développement en association.
Durant les essais, le trèfle de Perse a disparu à cause du sclérotinia ; la féverole et la vesce de Narbonne en raison du gel.
Quels rendements ?
Les essais réalisés par Arvalis montrent les valeurs suivantes :
– Les rendements sont similaires au RGI épis à 20 cm : 4 à 6 tonnes de matières sèches à l’hectare.
– Les valeurs alimentaires sont supérieures ou égales au RGI épis à 20 cm, sans qu’il soit nécessaire d’apporter d’engrais azoté.
– En cas de retard de semis, même si le taux de couverture est moins bon, il y a moins de risques de maladie, de destruction par le gel et d’adventices. La baisse de rendement est d’environ une tonne de matière sèche à l’hectare.
– Les résultats d’associations binaires sont différents de ceux des associations complexes.