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Renouvellement du matériel

Salle de traite ou robot ? Des chiffres pour nourrir la réflexion


TNC le 09/07/2024 à 05:54
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Un projet de robot de traite doit se raisonner à l'échelle globale de l'exploitation. Le volet économique est certes très important, mais les conséquences sur le travail et la conduite du troupeau sont aussi à regarder de près. (© TNC)

Votre installation de traite vieillit et vous hésitez à investir dans un (ou plusieurs) robot(s) ? Les réseaux d'élevage Inosys ont simulé l'impact économique d'un tel investissement sur un élevage. Des chiffres utiles pour nourrir vos réflexions.

« Combien coûte un robot de traite ? Quel est son coût de fonctionnement ? Quels investissements parallèles prévoir ? Quelle est sa durée de vie ? Mes vaches vont-elles produire plus au robot ? Et quelle sera la qualité du lait ? Faut-il étaler les vêlages ? Réformer davantage ? Comment va évoluer ma ration ? Mes vaches vont-elles pâturer autant ?… » Autant d’interrogations légitimes qui surviennent dans une réflexion d’installation d’un robot de traite.

Impacts du robot de traite sur les résultats économiques de l’élevage

Le réseau Inosys Grand-Est a simulé l’impact économique de l’installation d’un robot sur Gaec à 2 associés de la région (simulation à retrouver dans la fiche technique).

Situation de départ :
– SAU de 213 ha (81 ha de PP, 22 ha d’ensilage de maïs, 110 ha de céréales + oléagineux)
– 123 UGB dont 76 VL à 8 100 l/VL et 34 génisses en vêlage 30 mois
– 615 600 l de lait livré
– Disponibilité pour vivre et autofinancer : 99 000 €, soit 49 500 € par associé.

Ci-dessous la synthèse des conséquences économiques de l’installation du robot (prix du lait maintenu en raison d’une qualité du lait constante) :

Ce qui change dans le système : réduction du pâturage donc augmentation du maïs, distribution dans la stalle de tourteau et de VL 18 à la place des céréales au Dac. (© Réseaux Inosys)

Dans cette situation, l’EBE de l’exploitation va baisser de 13 800 €. Après l’installation du robot, l’argent disponible sur l’exploitation diminue à 63 900 €, soit 32 000 € par associé. Le robot représente un coût total de 35 100 €/an, soit 57 €/1000 l.

Mais cette simulation a été faite à niveau de productivité constant. Plusieurs variantes ont été chiffrées pour réduire ce coût de 57 €/1000 l :

– augmentation de la production (8 600 l/VL à 220 g/l de concentré) : – 13 €/1000 l
– remplacement de la VL 18 au robot par du Wheat feed et du tourteau : – 8 €/1000 l
– remplacement de la VL 18 par de la céréale et du tourteau : – 9 €/1000 l
– achat d’un robot d’occasion : – 8 €/1000 l
– autre hypothèse inverse : dérapage en concentré (8600 l à 300 g/l) : + 16 €/1000 l

On le sait : la mise en place d’un robot de traite représente un coût non négligeable avec certaines charges incompressibles. Les membres de l’étude rappellent en revanche que « dans de nombreuses situations où la main d’oeuvre devient limitante et où les agriculteurs aspirent à de meilleures conditions de travail, c’est peut-être le prix à payer pour maintenir des éleveurs laitiers demain ».

Exemple de charges supplémentaires en robot :
La consommation électrique du robot est supérieure à celle d’une salle de traite (elle peut aller du simple au double pour les anciens modèles), bien que les machines plus récentes soient moins gourmandes. La consommation d’eau n’évolue pas énormément (cela dépend du système de nettoyage et de son implantation dans le bâtiment : longueur de lactoduc d’évacuation à nettoyer). Les produits d’hygiène et consommables augmentent quant à eux (5 €/1 000 l dans l’exemple ci-dessus).

Au-delà du poids de l’investissement

Les chiffres sont très importants, mais de nombreux paramètres sont également à prendre en compte dans la réflexion comme le travail (temps, pénibilité, main d’œuvre, confort…), les aménagements structurels et l’évolution du système.

C’est sur l’alimentation, et notamment la complémentation qu’il faut être le plus vigilant pour ne pas trop dériver. « L’aliment va permettre d’attirer les animaux mais la fonction première du robot est de traire. » Les techniciens rappellent : « La complémentation doit se faire en fonction du stade de lactation et du niveau de production des animaux. »