Six bricolages d’éleveurs pour améliorer ses conditions de travail
TNC le 06/03/2025 à 05:15
Six innovations créées par des agriculteurs ont été mises en avant par la Chambre d’agriculture de Normandie.
Chaque année, les Chambres d’agriculture organisent un concours « Trucs et Astuces », une manière de mettre en avant les innovations portées par les agriculteurs. Bricoleur dans l’âme ? Retrouvez les pépites mises en avant par la Chambre d’agriculture de Normandie.
Une application pour contrôler les portes de robot
Dans la Manche, Vincent Millot en avait assez de chercher tous les matins la télécommande des barrières verticales de son robot. Avec toujours un téléphone dans la poche, l’agriculteur a misé sur une application pour commander à distance les portes. « C’est tout simple. On ajoute une carte de relai wifi que l’on câble en parallèle des boutons poussoirs. À partir de là, avec le téléphone et l’application MilkWay, on utilise le téléphone pour lever et baisser les portes », explique Vincent. Attention toutefois, « il faut avoir un réseau wifi suffisamment étendu pour pouvoir ouvrir les barrières d’assez loin, mais c’est une organisation à avoir, on peut installer un répétiteur wifi ».
En open source, le projet peut être repris et adapté par qui le souhaite. « On pourrait imaginer faire fonctionner le système par bluetooth, ou proposer d’autres cartes de relais wifi que celles actuellement supportées », propose l’éleveur.
Un pulvérisateur à paille
Suite à l’apparition de cas de Mortellaro sur son élevage de bovins viande, Frédéric Loison a mis en place un système de pulvérisation sur la pailleuse. « C’est arrivé du jour au lendemain. On s’est retrouvé à devoir prendre les bêtes pour leur faire des soins au niveau des pattes, puis on a vite opté pour un ensemencement de la paille avec des bactéries pour lutter contre la maladie », explique l’agriculteur.
Pour ce faire, les éleveurs ont d’abord misé sur un pulvérisateur classique doté d’une lance. « On a trouvé ça bien aux premières utilisations, puis on a vite trouvé ça assez dangereux, parce qu’il fallait aller dans la case, et il n’était pas forcément évident de tout traité de manière homogène ». L’éleveur a donc entrepris de pulvériser la paille directement dans la pailleuse. Tout d’abord avec le pulvérisateur, « ça n’était pas pratique. Je le faisais depuis la cabine, il fallait monter les 10 ou 15 kilos de produit dans le tracteur ». L’agriculteur a donc installé une petite cuve à l’avant du tracteur. Le produit arrive en cabine avec une vanne pour ouvrir ou fermer le circuit. L’agriculteur pulvérise ensuite la paille avec une lance. « On a une meilleure répartition des bactéries, sur toute la case et les épaisseurs de paille ».
Une auge en aquatub
Fini les traditionnelles auges en ferraille chez Antoine Fautier. L’éleveur de la Manche a opté pour des auges en aquatube. « C’est ce qui sert traditionnellement à faire les ponts ou les canalisations », précise l’agriculteur.
Pour ce faire, le tuyau a été coupé en deux. « Le matériel a l’avantage d’être arrondi. Ça facilite le nettoyage, il n’y a rien qui se coince dans les coins ». Une planche a été ajoutée contre l’auge afin d’éviter que les animaux ne repoussent le fourrage hors de la mangeoire. « Si c’était à refaire, on mettrait peut-être un autre matériau que le bois pour contenir le fourrage. L’idée de l’aquatube, c’était d’avoir un matériau qui vieillit bien ».
Louve sur une charrette
Dans l’Orne, Anthony Gilmas a mis au point une louve mobile. Avec des vêlages groupés et un certain nombre de veaux à abreuver au champ, l’agriculteur cherchait une solution pour se simplifier l’alimentation des jeunes veaux. Un bac de 1 000 l doté de tétines à milk-bar a ainsi été posé sur une remorque. Le bac est calé via des cornières installées sur la remorque, et fixées par deux tendeurs. « Cela permet de transporter le lait au champ », précise Anthony.
Le système est également pensé pour être réglable en hauteur. « Ça me permet de m’adapter lorsque les veaux grandissent ».
Pour installer les tétines, l’agriculteur n’a pas hésité à percer le bac. « J’ai mis de la colle pour qu’elles tiennent bien, et il faut faire attention au diamètre des trous que l’on fait. Il faut bien tomber, car lorsque les veaux grandissent, ils peuvent devenir capables de les enfoncer ».
Le volume permet de nourrir 20 à 22 veaux en même temps. Un bouchon dans le fond du récipient permet un lavage facile du milk-bar. « À terme, il faudrait arriver à mettre une jauge dessus, et je suis en réflexion pour un système de couverture », précise l’agriculteur.
Panneau anti repousse fourrage
Chez Florent Herve, dans l’Orne, plus besoin de repousser le fourrage. L’agriculteur a installé des parois autobloquantes permettant de contenir le fourrage à l’auge. « Même avec l’installation, on arrive à désiler avec un bol ou un godet, et les vaches mangent directement le fourrage au sol ».
« On est simplement sur de la tôle avec une armature un IPN, et des pieds anti basculement », détaille l’agriculteur. Attention toutefois à l’angle des pieds pour éviter que la paroi ne bascule. « C’est pensé pour être autostabilisant, et assez lourd pour ne pas être poussé par les vaches ».
Environ une fois par mois, Florent retire les parois à l’aide du télescopique pour retirer les refus.
Seul bémol « il y a un petit jour de 5 à 10 cm entre deux sections. Si c’était à refaire, je ferais dépasser un petit peu la tôle pour recouvrir la jonction ».
Étagère pour ranger les godets
Chez Antoine Gautier, fini les godets qui traînent dans la cour de ferme. L’agriculteur a réalisé une étagère. « On optimise l’espace, et en plus, c’est plus facile à atteler car les godets sont à niveau ».
L’idée lui est venue de photos trouvées sur internet. « Je me suis basé sur le socle d’un ancien silo. Pour le reste, j’ai utilisé de la ferraille et de la tôle de récupération ». Attention toutefois à bien dimensionner son installation « il faut faire des renforts conséquents, et bien choisir la taille des sections pour supporter le poids des godets, et si l’on avait su, on aurait augmenté un petit peu la largeur de l’étagère car il faut faire bien attention lorsqu’on attelle ».