Sombre, arrosé et doux : les trois caractéristiques de l’automne 2024
TNC le 11/12/2024 à 14:07
« Novembre a cassé le rythme pluvieux de l’automne après septembre et octobre très arrosés. Les hautes pressions ont en effet fait reculer drastiquement les précipitations », indique Frédéric Decker, météorologue chez MeteoNews dans ses bilans de novembre et de l’automne 2024.
De la douceur en novembre
« Les nuits de novembre ont été régulièrement douces, notamment jusqu’au 19 avant l’apparition de quelques gelées, plutôt tardives cette année, du 20 au 23 puis les 29 et 30. Une certaine douceur s’est également imposée les journées, avec un pic atteint les 24 et 25 à l’occasion d’un flux de sud-sud-ouest particulièrement doux. La température moyenne mensuelle nationale s’établit à 10,3 degrés pour une normale de 9,0 degrés. L’excédent est donc assez marqué avec 1,3 degré de trop.
Neuf mois de novembre ont été plus doux que cette année depuis 1946, le record datant de 1994 avec 11,5 degrés de moyenne. La température la plus basse du mois en France relevée à basse altitude a été de – 10,8 degrés le 22 à Bourdons-sur-Rognon, en Haute-Marne. Bien que basse, cette valeur reste assez loin du record de froid de cette station : – 12,9 degrés le 24 novembre 1998. Quant au pic de chaleur du mois, il a été relevé le 24 (2 jours après le minimum !) à Navarrenx, dans les Pyrénées-Atlantiques avec 28,1 degrés. La veille, il y faisait 0,5 degré le matin…
Automne doux
La fraîcheur de septembre aura été de courte durée. Octobre et novembre surpassent en effet leurs moyennes respectives assez largement. En conséquence, l’automne 2024 atteint la moyenne nationale de 14,18 degrés, soit 0,9 degré au-dessus de sa normale. Le record de l’automne le plus chaud date… de l’an dernier avec 15,67 degrés. Quant au plus froid, il faut remonter à 1952 avec 10,25 degrés.
Malgré une sensation souvent désagréable, l’automne 2024 figure en sixième position des automnes les plus chauds en France depuis 1946 ! Les cinq plus chauds que cette année sont 2011 (14,46 degrés), 2014 (15,11 degrés), 2022 (15,27 degrés), 2006 (15,37 degrés) et donc 2023 (15,67 degrés). S’il s’était produit avant 2006, l’automne 2024 aurait été le plus chaud devant 1997 (13,73 degrés) !
Pause plus sèche en novembre
Après septembre, octobre et des mois souvent arrosés en 2024, novembre rompt la continuité. Les périodes anticycloniques ont été fréquentes cette fois-ci, rejetant les dépressions vers le nord ou le sud de l’Europe. La première quinzaine a été globalement bien sèche, avant le retour de conditions perturbées à partir du 18. Cette deuxième moitié plus pluvieuse n’aura pas suffi à combler le retard des 17 premiers jours.
Novembre 2024 termine avec un total moyen mensuel national de 57 mm pour une normale de 87 mm. Le déficit est donc important, atteignant – 34 %. Il reste toutefois très loin du record établi par novembre 1978 qui n’avait recueilli que 18 mm en moyenne nationale ! De même, 17 mois de novembre ont été encore plus secs que cette année depuis 1946. Rien d’inquiétant donc, bien au contraire… cela a permis de calmer les crues et inondations précoces et importantes d’octobre.
C’est à La Souche, en Ardèche, que novembre a été le plus arrosé avec 211 mm, et à l’Île Rousse, en Corse, qu’il a le moins plu : 1 mm seulement.
Un automne arrosé
La relative sécheresse de novembre n’aura pas suffi à compenser les pluies importantes de septembre et octobre. La saison est arrosée cette année avec un cumul moyen national sur les trois mois de 278 mm pour une normale de 233 mm (105 mm en septembre, 116 en octobre). L’excédent est donc de 19 %, très modéré. Rappelons pour mémoire que l’automne 1978 détient le record de sécheresse depuis 1946 avec seulement 74 mm en trois mois. À l’inverse, l’automne 1960 se situe en pôle-position des automnes les plus pluvieux avec 354 mm.
Ensoleillement très contrasté en novembre
Les conditions anticycloniques ont apporté un temps calme sur la France durant une première grosse quinzaine, mais très contrasté en termes d’ensoleillement. L’humidité résiduelle en basse couche et l’absence de vent ont maintenu une très importante couverture nuageuse au nord de la Loire, alors que les régions situées au sud du fleuve ont au contraire bénéficié d’un très bon ensoleillement. La moyenne nationale mensuelle d’ensoleillement sur la France atteint 92 heures pour une normale de 89 heures, chiffre donc quasiment dans les clous (+ 3 %).
Mais comme indiqué précédemment, les disparités ont été énormes : 27 heures seulement à Blois pour le chiffre le plus bas depuis l’ouverture de la station, battant novembre 2010 et ses 33 heures de soleil… et c’est à Ajaccio que l’astre du jour aura été le plus généreux avec 193 heures de soleil au lieu de 140 heures habituellement. Ce chiffre se rapproche du record de fort ensoleillement de novembre 1978 qui reste de 199 heures.
Un automne sombre
Sur les trois mois d’automne, sans surprise, la durée d’ensoleillement est globalement faible sur toute la France, plus particulièrement au nord de la Loire où les régions ont subi un gros déficit en novembre, s’ajoutant à ceux des mois précédents…
De septembre à novembre, la France a bénéficié de 358 heures de soleil seulement pour une normale 1991-2020 de 418 heures. Le déficit atteint 14 %. Depuis 1946, seuls quatre automnes ont été encore moins ensoleillés que cette année : 1952 (351 heures), 1974 (343 heures), 1993 (329 heures Record) et 1994 (356 heures).
Cet automne 2024 aura donc été franchement automnal du point de vue de la pluie, fréquente et abondante malgré une pause en novembre, et très peu ensoleillé, surtout sur la moitié nord. A contrario, le thermomètre est resté assez nettement au-dessus des chiffres habituels en dépit d’un mois de septembre frisquet… »
D’après un communiqué de MeteoNews.