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Hiver pluvieux

Taille des haies : difficile d’être prêt pour le 15 mars !


TNC le 15/03/2024 à 15:35
OrniErespAtures

(© Vincent Guyot)

Pour certains éleveurs, difficile de tenir la date limite pour la taille des haies. En cause, la pluviométrie. Deux éleveurs témoignent.

À partir du 16 mars, la taille des haies et arbres isolés est proscrite pour les agriculteurs. En cause : une règle de conditionnalité de la nouvelle Pac. Une mesure qui fait débat compte tenu des conditions particulièrement pluvieuses observées cet hiver.

Chez Vincent Guyot, agriculteur dans le nord de l’Aisne, le travail est fait malgré les ornières…

Il me reste une demi-journée de travail pour finir les tailles

Mais tous n’ont pas su bénéficier de fenêtres temporelles pour effectuer les travaux. Dans le Cantal, Jérémie Vidal a encore 20 % de ses haies à tailler. « Il me resterait une demi-journée d’épareuse pour finir », confie l’agriculteur. Et pour cause, pas moins de 600 mm sont tombés sur l’exploitation depuis la fin octobre. « L’épareuse est en Cuma, et ce n’est pas évident de l’avoir lorsque le temps est bon… Ils annoncent beau la semaine prochaine mais il sera trop tard », poursuit l’éleveur.

« Je ne sais pas ce qu’il faut faire », poursuit Jérémie Vidal.  « Je pense que je vais passer un peu de garlon le long des fils de clôture, mais au fond je suis convaincu que le désherbage mécanique reste préférable ». Pour l’éleveur, pas question de sortir l’épareuse une fois la date passée : « je ne voudrais pas être pris en photo ou avoir un contrôle ».

Dans l’Ain, chez Kevin Lacroix, les haies ont été taillées in extremis. « J’ai un petit peu chamboulé mon programme pour pouvoir finir », concède l’éleveur. « Il me reste une parcelle à faire, mais je pense que ça attendra après le 15 août ».

Mais pour les deux éleveurs, l’incompréhension subsiste vis-à-vis de la mesure. « Nous sommes en zone de montagne, la végétation n’est pas très avancée au 15 mars. On devrait pouvoir tailler jusqu’au 1er avril sans faire de dégâts », estime Jérémie. « Par chez nous, à 750 m d’altitude dans l’Ain, la nidification n’a pas encore démarré », poursuit Kévin, qui regrette que la réglementation n’intègre pas davantage les spécificités climatiques et régionales.

Dans nombre de départements, des dérogations à la demande des syndicats agricoles, sont à l’étude par les préfectures.